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Les pro-occidentaux cherchent l'union après leur écrasante victoire aux législatives

Forts de leur écrasante victoire aux législatives, les partis pro-occidentaux ukrainiens cherchent à surmonter leur différence pour former une coalition. Mais le temps presse. L'Est séparatiste est à feu et à sang.

27 oct. 2014, 16:37
Les partis pro-occidentaux ukrainiens, forts d'une victoire écrasante aux législatives, s'attelaient lundi à surmonter leurs différences pour former une coalition.

Les partis pro-occidentaux ukrainiens, forts d'une victoire écrasante aux législatives, s'attelaient lundi à surmonter leurs différences pour former une coalition. Mais le temps presse, les combats ont repris dans l'Est séparatiste.

Les résultats partiels publiés lundi confirment le score sans précédent depuis l'indépendance de 1991 (près de 70% des voix), recueilli par les cinq principales listes favorables à un rapprochement avec l'Union européenne.

Après le décompte de 55% des bulletins, le Bloc Petro Porochenko (21,6%) est au coude à coude avec le Front Populaire (21,4%) de son Premier ministre Arseni Iatseniouk. Celui-ci voit ses chances d'être reconduit renforcées. Suit Samopomitch (11%), formation composée de jeunes militants et combattants de retour du front.

Ces deux derniers partis sont partisans d'une position ferme face aux séparatistes et à Moscou. Mais ils ne sont pas considérés comme des "partis de la guerre", comme sont parfois surnommés le Parti Radical (7,3%) du populiste Oleg Liachko ou Batkivchtchina (5,6%) de l'ex-Premier ministre Ioulia Timochenko.

Les anciens alliés de Viktor Ianoukovitch se maintiennent via le Bloc d'Opposition (9,8%), ce qui n'était pas acquis vu la défiance pour le régime de l'ex-président prorusse. Fait historique, le Parti communiste (3,9%), dénoncé par M. Porochenko comme la "cinquième colonne" de Moscou, n'atteint pas la barre des 5% nécessaire pour entrer au Parlement.

Après le renversement de M. Ianoukovitch, l'annexion en mars de la Crimée par la Russie et de déclenchement de l'insurrection séparatiste dans l'Est, l'Ukraine semble tourner le dos à son passé soviétique. Une partie des régions de l'Est, traditionnellement prorusses, n'ont toutefois pas pu voter, échappant au contrôle des autorités de Kiev. Elles organisent leur scrutin le 2 novembre.

L'UE salue le vote

Le président Petro Porochenko a interprété ce succès comme un vote de confiance pour son plan de paix. Ces résultats ont été salués par l'Union européenne, qui parle de "victoire de la démocratie et du programme de réformes européennes". Et par plusieurs pays européens, notamment au sein de l'ancien bloc soviétique.

Moscou a prudemment salué une victoire des partisans d'un "règlement pacifique" du conflit, par la voix du vice-ministre russe des Affaires étrangères, Grigori Karassine.

"Cela leur fournit une nouvelle occasion d'en revenir aux accords conclus d'abord et avant tout à Minsk". Le cessez-le-feu du 5 septembre, négocié avec la participation de la Russie dans le cadre d'un plan de paix plus large, n'a pourtant pas permis une fin totale des combats.

Mais Grigori Karassine a estimé que le succès Front Populaire et de Samopomitch - des "forces ouvertement nationalistes", selon ses termes - "crée une menace que des appels au recours à la force et à l'effusion de sang ne se fassent entendre de nouveau".

Conforme aux normes

Les observateurs internationaux ont jugé le scrutin conforme aux normes démocratiques, avec seulement quelques "incidents isolés", notamment des intimidations et des menaces. Le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov a dénoncé de "nombreuses violations", tout en soulignant que Moscou "reconnaîtrait" les résultats du scrutin.

Le chef de l'Etat a reçu dès dimanche soir Arseni Iatseniouk, qui a assuré qu'une coalition serait formée "dans les délais les plus brefs". Le Bloc présidentiel s'est dit prêt à élargir les négociations à Samopomitch, Batkivchchtina et aux nationalistes de Svoboda.

Le temps presse pour le pouvoir ukrainien, qui doit voter des réformes radicales destinées à sortir l'Ukraine d'une profonde récession, à lutter contre une corruption endémique et à la rapprocher de l'Union européenne. Avec l'arrivée de l'hiver, il doit aussi régler le conflit qui la prive de gaz russe depuis juin.

3700 morts depuis avril

Et mettre fin au conflit qui ne s'est que brièvement apaisé. Le fief des séparatistes prorusses, Donetsk, s'est éveillé lundi au son des tirs de lance-roquettes multiples Grad. Ces violences ont mis fin à un week-end d'accalmie dans les combats qui ont fait au total plus de 3700 morts depuis avril.

Les forces ukrainiennes ont fait état de leur côté de tirs de roquettes contre leurs positions près de la ville côtière de Marioupol, touchant des habitations civiles. Elles ont également annoncé la mort de deux soldats dans la région de Lougansk pendant le ravitaillement de troupes en difficulté, les premiers militaires à être tués en une semain

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