Les propos du nouveau président serbe Tomislav Nikolic heurtent Washington

Les Etats-Unis ont déploré mardi, comme la veille l'Union européenne, les propos du nouveau président serbe Tomislav Nikolic. Ce dernier a récemment nié l'existence d'un génocide en 1995 à Srebrenica, en Bosnie. Washington a qualifié ses propos de "contre-productifs".

"Le génocide de Srebrenica n'est pas une qualification déterminée de manière subjective", a déclaré un porte-parole du département d'Etat américain, Mark Toner. "Il s'agit d'un acte criminel bien défini, que le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a reconnu", a-t-il ajouté. "La Cour pénale internationale (CPI) a aussi conclu qu'un génocide avait eu lieu à Srebrenica. Cela ne peut être nié", a-t-il commenté.

Le porte-parole a encore expliqué que M. Nikolic avait "la possibilité d'adopter un ton constructif pour la région, mais que de telles déclarations sans fondement sur Srebrenica et d'autres crimes de guerre étaient contre-productives pour promouvoir la stabilité et la réconciliation dans la région".

M. Toner a appelé toutes les parties impliquées "à agir de manière responsable".

Tomislav Nikolic a nié récemment l'existence d'un génocide à Srebrenica, une déclaration qui a remis en cause son prétendu abandon de l'ultra-nationalisme et qui va dégrader les relations dans une région toujours marquée par les guerres des années 1990.

"Il n'y a pas eu de génocide à Srebrenica", a déclaré le président serbe dans une interview à la télévision monténégrine diffusée sur son site web vendredi dernier. Lundi, la Commission européenne a dénoncé toutes les tentatives de "réécriture de l'Histoire".