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Les sanctions ne plaisent pas à la Russie

La Russie a dénoncé mardi un retour de la politique du "Rideau de fer" après les sanctions que lui a infligées l'Occident pour son rôle dans la crise en Ukraine. Dans le même temps, l'Est du pays restait sous haute tension après une série de violences.

29 avr. 2014, 12:50
Le président russe Vladimir Poutine

La Russie a vivement réagi aux nouvelles décisions de sanctions de Washington et Bruxelles. Les Etats-Unis ressuscitent la politique occidentale du "Rideau de fer" à l'égard de la Russie, s'est indigné mardi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.

Le Journal officiel de l'UE a annoncé l'ajout de quinze nouveaux noms à la liste de 33 personnes visées par des sanctions. Le chef d'état-major de l'armée et le patron du renseignement militaire sont considérés comme étant "responsables d'actions qui compromettent ou menacent l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine". Les chefs de groupes séparatistes dans l'est de l'Ukraine y figurent aussi.

Les Etats-Unis avaient déjà annoncé lundi des sanctions touchant sept responsables russes et 17 sociétés, jugés proches du président Vladimir Poutine. Washington va également revoir les conditions d'autorisation à l'exportation en Russie de certains équipements de haute technologie qui pourraient avoir un usage militaire.

Le Canada de son côté a annoncé une nouvelle série de sanctions visant deux banques et neuf hauts dirigeants accusés d'être impliqués dans la crise ukrainienne.

A Berne, le Conseil fédéral suit la situation de près et se réserve si nécessaire le droit de prendre de nouvelles mesures, indique le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) dans une prise de position. La Suisse avait décidé au début du mois d'interdire aux banques et autres intermédiaires financiers helvétiques de nouer de nouvelles affaires avec les personnes ciblées par les sanctions européennes.

Vive réaction russe

"Cela frappe nos entreprises et nos secteurs de hautes technologies. C'est le retour du système créé en 1949, quand les pays occidentaux avaient abaissé le Rideau de fer sur les livraisons de hautes technologies à l'URSS et à d'autres pays", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.

Aucun signe d'invasion

Les Occidentaux accusent Moscou de jeter de l'huile sur le feu en Ukraine et de procéder à des mouvements de troupes suspects à sa frontière occidentale. Selon l'Otan, la Russie aurait massé jusqu'à 40'000 troupes à la frontière ukrainienne.

Lundi, tout en promettant de répliquer à son tour par des mesures "douloureuses" pour Washington, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou avait cependant assuré son homologue américain Chuck Hagel lundi soir que "les forces russes n'envahiront pas l'Ukraine".

"Nous n'avons pour l'instant aucun signe indiquant qu'il y ait un risque imminent d'invasion de la Russie en Ukraine", a estimé lundi à Oslo le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, même s'il a indiqué y voir "une menace évidemment".

Observateurs de l'OSCE emprisonnés

Dans l'Est de l'Ukraine, la situation restait tendue après les violences et les incidents de la veille. A Slaviansk, bastion rebelle qui échappe depuis plus de deux semaines au contrôle de Kiev, de nouvelles négociations pour la libération des sept observateurs étrangers de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et de leurs quatre accompagnateurs ukrainiens détenus par des insurgés pro-russes étaient attendues.

Le maire auto-proclamé de la ville séparatiste, Viatcheslav Ponomarev, a déclaré mardi qu'il ne discuterait pas de leur libération tant que l'Union européenne maintiendrait ses sanctions contre des chefs rebelles.

"Tous sont vivants et en bonne santé", avait-il affirmé la veille. L'OSCE s'est réunie lundi en session extraordinaire et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exigé leur libération immédiate. Les rebelles de Slaviansk détiennent également depuis dimanche trois officiers ukrainiens, qu'ils accusent d'espionnage.

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