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Les Turcs décideront dimanche s'ils veulent un renforcement des pouvoirs du président Erdogan

Dimanche, la population turque se prononcera sur un éventuel renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan. Selon les sondages, l'issue du vote s'annonce serrée.

12 avr. 2017, 11:43
/ Màj. le 12 avr. 2017 à 12:05
Selon un sondage, l'issue des vote s'annonce serrée.

La Turquie se prononce dimanche sur le renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan. L'issue de ce référendum crucial pourrait remodeler le système politique du pays et redéfinir ses relations avec l'Occident.

Organisé neuf mois après un putsch avorté contre M. Erdogan, le référendum, lors duquel 55,3 millions d'électeurs sont appelés à voter, porte sur une révision constitutionnelle. Celle-ci prévoit notamment l'abolition du poste de premier ministre au profit d'un hyperprésident qui concentrera entre ses mains de vastes prérogatives.

 

Le gouvernement présente cette réforme comme indispensable pour doter l'Etat d'un exécutif stable. Il permettrait de rompre définitivement avec les fragiles gouvernements de coalition des années 1980 et 1990, avant l'arrivée au pouvoir de l'AKP, le parti islamo-conservateur de M. Erdogan.

Mais ses détracteurs y voient une nouvelle dérive autoritaire du chef de l'Etat. Ils l'accusent de chercher à museler toute voix critique, surtout après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet par des militaires factieux.

M. Erdogan, 63 ans, a occupé le poste de Premier ministre entre 2003 et 2014 avant d'être élu président, une fonction censée être largement protocolaire. Selon les termes de la révision constitutionnelle, il pourrait rester au pouvoir jusqu'en 2029.

Issue serrée

Selon les sondages, l'issue du vote s'annonce serrée. Donné large vainqueur dans la foulée du putsch avorté, M. Erdogan aborde le référendum dans un contexte nettement moins favorable. La Turquie est aujourd'hui éprouvée par une série d'attentats imputés à la rébellion kurde ou au groupe Etat islamique (EI) et son économie, pilier de la popularité du président, s'essouffle.

Les principales incertitudes pour M. Erdogan résident dans le vote des Kurdes, un cinquième de la population, et celui du camp de la droite nationaliste. Son chef, Devlet Bahçeli, soutient la révision constitutionnelle, mais la base est divisée.

 

Pendant ses nombreux meetings, M. Erdogan n'a cessé de répéter que ceux qui voteraient non feraient le jeu des séparatistes kurdes du PKK. Ou de Fethullah Gülen, le prédicateur installé aux Etats-Unis qu'Ankara accuse d'avoir fomenté le putsch raté.

Pour flatter la fibre nationaliste, le président a invectivé les pays européens, notamment l'Allemagne et les Pays-Bas, allant jusqu'à les accuser de "nazisme" et de "fascisme" après l'annulation de meetings de ses partisans sur leur sol. Très mal accueillies par les dirigeants européens, ces sorties ont laissé le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne au bord de la rupture.

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