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Les USA évitent la crise jusqu'en 2015

Le Congrès américain a officiellement annoncé qu'il ne provoquerait pas de défaut de paiement des Etats-Unis en 2014. Le gouvernement est autorisé à emprunter sans limite jusqu'à mars 2015. Un dénouement expéditif dans un dossier qui enflamme Washington depuis trois ans.

12 févr. 2014, 22:13
Barack Obama opte pour le principe de frappes "limitées" en Syrie.

Les votes de la Chambre des représentants, mardi, puis du Sénat mercredi, marquent une victoire politique pour Barack Obama, qui espère que les futures échéances de la dette ne seront plus l'occasion d'un bras de fer - d'un chantage, disent les démocrates - entre le président et son opposition parlementaire.

"Ce qu'il fallait faire a été fait", a dit le sénateur républicain Bob Corker, opposé à l'augmentation sans condition de la limite de la dette, mais qui a refusé de participer à une tentative d'obstruction. "Au final, il n'y avait pas d'autre solution", a-t-il expliqué. "On pouvait créer le chaos dans ce pays pendant deux semaines, ou mettre ce vote derrière nous".

Techniquement, le Congrès a décidé que le plafond de la dette ne s'appliquerait plus jusqu'au 15 mars 2015. Le Trésor pourra donc emprunter à volonté et dépasser la limite légale de la dette, actuellement de 17'211 milliards de dollars, jusqu'à cette date-là. Le 16 mars 2015, le plafond sera réactivé au niveau d'endettement alors atteint. C'est ce qui s'est déjà passé entre octobre et février: la limite de la dette a alors été rehaussée de 3% environ.

Capitulation surprise

Il n'aura fallu que 48 heures pour classer l'affaire, après une capitulation surprise mardi du républicain John Boehner, président de la Chambre. Lui qui avait dès son accession au perchoir en 2011 cherché à utiliser les échéances du plafond de la dette au profit de son parti, a renoncé à une confrontation avec la Maison Blanche. Il a laissé adopter le texte mardi à la Chambre principalement par les démocrates; près de 90% de ses troupes ont voté contre.

La tactique du bras de fer avait permis au camp conservateur d'obtenir des réductions majeures des dépenses publiques à l'été 2011, mais au prix d'un ébranlement de la confiance des marchés financiers et de la dégradation de la note de crédit américaine par Standard and Poor's.

Depuis, Barack Obama avait juré de ne plus négocier sur le plafond de la dette, et il n'a pas vacillé. Après deux semaines d'un épuisant dialogue de sourds en octobre, les républicains avaient échoué à imposer leurs conditions. Leur image avait souffert.

Place à l'opposition constructive

L'épilogue de mercredi illustre l'influence déclinante des ultra-conservateurs et du Tea Party, catégoriquement hostiles à tout relèvement du plafond sans mesures de réduction du déficit. Pour les chefs de file républicains, l'heure est à l'opposition constructive, pas à l'obstruction, un credo qui s'est concrétisé en décembre par l'adoption consensuelle des budgets 2014 et 2015.

La limite de la dette est jugée comme une anomalie politique par beaucoup: initialement conçue comme un moyen de surveiller les dépenses du Trésor, elle n'a jamais empêché le creusement du déficit public et l'augmentation mécanique de la dette, car le Congrès part du principe que le plafond s'adapte in fine aux budgets qu'il vote, et non l'inverse.

Mais sans autorisation d'emprunter, les Etats-Unis auraient pu faire défaut pour la première fois sur certaines de leurs obligations, déstabilisant l'économie mondiale.

Un défaut "serait extrêmement destructif du point de vue de notre économie, de nos marchés financiers, des marchés financiers mondiaux", avait prévenu mardi Janet Yellen mardi, la nouvelle présidente de la Réserve fédérale américaine.

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