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Liban: un double attentat à Tripoli fait 42 morts et plus de 500 blessés

La ville libanaise de Tripoli a été frappée par deux attentats à la voiture piégée vendredi. Les explosions ont fait au moins 42 morts et plus de 500 blessés.

23 août 2013, 18:55
Lebanese men gather at the site of an explosion outside a mosque in the Northern city of Tripoli, Lebanon, Friday Aug. 23, 2013.  Lebanon's official news agency says dozens of people have been killed by twin explosions outside two Sunni mosques in a northern city. The explosions in Tripoli come amid rising tensions in Lebanon resulting from Syria's civil war, which has sharply polarized the country along sectarian lines and between supporters and opponents of the regime of President Bashar Assad. Tripoli has previously seen clashes between Sunnis and Alawites, a Shiite offshoot sect to which Assad belongs.(AP Photo)

Au moins 42 personnes ont été tuées et 500 blessées vendredi dans un double attentat à la voiture piégée au Liban. Ces attaques visaient deux mosquées sunnites à Tripoli, la capitale du nord du pays, théâtre de fréquentes violences entre partisans et opposants du régime syrien.

Elles surviennent une semaine après une attaque similaire qui a fait le 15 août 27 morts et 120 blessés dans la banlieue chiite de Beyrouth, fief du Hezbollah. Ce puissant mouvement chiite libanais combat aux côtés des troupes du régime syrien du président Bachar al-Assad.

Ces nouvelles violences risquent d'exacerber les tensions confessionnelles au Liban, déjà fortes en raison du conflit syrien qui divise profondément le pays entre pro et anti-Assad. Mercredi l'armée libanaise a annoncé être désormais en «guerre totale» contre le «terrorisme».

Les déflagrations, qui se sont  produites à quelques minutes d'intervalle, ont visé deux mosquées sunnites, l'une dans le centre, l'autre près du port. Les lieux de culte ont été endommagés par ces attaques qui se sont produites le jour de la prière hebdomadaire.

Slogans hostiles au Hezbollah

A la suite des attentats, des centaines de personnes en colère se sont rassemblées près de la mosquée al-Taqwa et ont scandé des slogans hostiles au Hezbollah chiite et au régime Assad.

Le Hezbollah est engagé depuis des mois dans la guerre en Syrie voisine aux côtés du régime de Damas, contre les rebelles. Il est accusé par ses rivaux au Liban d'avoir entraîné le pays dans une vague de violences qui a touché son propre bastion.

Le parti chiite a lié le double attentat à Tripoli à l'explosion qui a frappé son fief dans la banlieue sud de Beyrouth. Il estime que ces attaques font partie d'un «plan pour plonger le Liban dans le chaos et la destruction».

Tripoli est régulièrement le théâtre d'affrontements entre sunnites, qui soutiennent en majorité la rébellion syrienne, et alaouites, favorables au régime Assad.

Vers une nouvelle guerre?

«Les auteurs de la dissension ne veulent pas que les Libanais vivent en paix une seule minute, ils veulent que la machine à tuer fauche la vie d'innocents dans tout le Liban», a réagi Saad Hariri, ex-Premier ministre sunnite et rival du Hezbollah.

«Il est clair qu'il y a une volonté de déclencher une guerre confessionnelle au Liban pour détourner l'attention de ce qui se passe en Syrie», a pour sa part estimé Hilal Khachane, chef du département de sciences politiques à l'Université américaine de Beyrouth. «Je ne crois pas que le Liban plongera dans une guerre confessionnelle», a-t-il toutefois ajouté.

Ces attentats sont les plus spectaculaires et les plus meurtriers à Tripoli depuis la fin de la guerre civile (1975-1990). Ils ravivent le douloureux souvenir des attaques à la voiture piégée perpétrées durant ce conflit, à un moment où le Liban n'a pas de gouvernement depuis cinq mois, en raison des divisions liées au conflit syrien.

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