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Loi d'Obama sur la santé: audience historique à la Cour suprême

La Cour suprême des Etats-Unis a tenu ce lundi une audience cruciale pour la survie de la loi sur l'assurance maladie chère au président Barack Obama. La réforme, si elle était jugée contraire à la Constitution, pourrait peser sur l'élection présidentielle à venir.

26 mars 2012, 20:13
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L'audience de ce lundi, qui a duré 90 minutes, a été consacrée à des  débats techniques. Les neuf sages, dont cinq nommés par un président  républicain et quatre par un démocrate, ont semblé dans leur  majorité enclins à se déclarer compétents pour juger une mesure qui  n'est pas encore entrée en application, et à poursuivre l'audience  sur l'avenir de la loi.

Les débats, qualifiés «d'historiques» par les experts, déchaînent  les passions depuis l'adoption de la loi il y a tout juste deux ans.

Quelques centaines de personnes manifestaient devant la Cour, la  plupart en faveur de la loi, qui selon Scott Krugman, pédiatre de  Baltimore (Maryland, est), «augmente l'accès de nombreux enfants à  l'assurance maladie» et «est d'une grande utilité pour nos patients».

Chris Crawford, 20 ans, étudiant en sciences politiques, faisait  la queue depuis dimanche soir afin de pouvoir assister aux débats.  «Je suis là pour être témoin de l'histoire», dit-il à l'AFP,  assurant ne pas être favorable à la réforme. «Donner à l'Etat le  pouvoir de forcer les citoyens à acheter quelque chose est un  précédent très dangereux».

Mesure-clé controversée

Au coeur de la controverse: la mesure clé de la loi qui rend  obligatoire pour tous les Américains de se doter d'une couverture  maladie avant 2014, sous peine de sanctions. La Cour suprême a prévu  de se pencher mardi sur cette question, qui recueille une majorité  d'opinions défavorables chez les Américains.

La plus haute juridiction du pays ne rendra sa décision qu'en  juin mais -signe de l'importance du dossier- elle lui consacre six  heures d'audience au total d'ici à mercredi, alors qu'elle n'accorde  en général qu'une heure à chaque affaire.

La loi, destinée à fournir une couverture maladie à 32 millions  d'Américains qui en sont dépourvus, sera examinée par une Cour de  tendance conservatrice, saisie par le gouvernement démocrate lui- même, par plus de la moitié des Etats américains, tous républicains,  une organisation patronale et des particuliers.

L'avocat de l'administration Obama auprès de la Cour, Donald  Verrilli, «va tout mettre en oeuvre pour montrer pourquoi cette loi  est constitutionnelle et pourquoi elle est importante», a déclaré  dimanche David Plouffe, haut conseiller de la Maison Blanche, sur  CNN.

Le défenseur des 26 Etats, Paul Clement, doit de son côté  s'attacher à montrer que le Congrès a outrepassé ses prérogatives en  matière de commerce.

Débats juridiques

Lors d'échanges très juridiques, la Cour s'est demandée si les  sanctions que devra verser tout Américain refusant de se doter d'une  assurance maladie d'ici 2014 constituent un impôt ou pas.

Si elle répond par l'affirmative, elle peut, en vertu d'une loi  du XIXe siècle appelée «Anti-Injunction Act», se déclarer  incompétente et repousser les débats à 2015. Cette loi interdit de  contester en justice le principe d'une taxe, tant que celle-ci n'a  pas été versée.

«Vous devez payer l'impôt et après attaquer en justice», a dit  Robert Long, l'avocat recruté par la Cour pour présenter la loi. Or  les sanctions prévues dans le cadre de la réforme sur la santé ne  pourront être réclamées qu'après 2014.

Le président conservateur de la Cour John Roberts a estimé que  «cela n'a pas de sens de séparer la punition de l'obligation». Le  juge progressiste Steven Breyer s'est demandé également «pourquoi ce  serait un impôt», quand «cela n'est pas rattaché à un revenu».

Pour des raisons différentes, le gouvernement et ses adversaires  veulent que la Cour aille au fond des débats immédiatement. Au nom  du gouvernement, Donald Verrilli a dit qu'il n'y a «aucun argument  montrant qu'il s'agit d'un impôt».

Un report des débats en 2015 aurait pourtant l'avantage  d'éloigner cette question sensible de l'échéance électorale du 6  novembre, où le président Obama est candidat à sa réélection.

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