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Londres: Les trois femmes réduites en esclavage victimes d'une "communauté"

Le couple qui retenait des femmes captives depuis 30 ans était arrivé au Royaume-Uni dans les années 60. La police enquête sur la mode de vie de la communauté à laquelle ils appartiennent.

23 nov. 2013, 21:35
La police enquête sur le mode de vie du couple qui a retenu trois femmes contre leur gré pendant 30 ans.

Les trois captives retenues pendant 30 ans dans une maison de Lambeth, (sud de Londres) vivaient dans une sorte de "communauté", a révélé samedi Scotland Yard. Elles étaient soumises à des violences physiques et psychologiques de la part du couple qui les utilisait comme esclaves.

Les autorités ont révélé qu'un "accord" avait été passé avec les victimes. Il était convenu qu'au moment de leur libération le 25 octobre, la police n'interviendrait pas.

"Gagner la confiance de victimes très traumatisées prend du temps et cela doit se faire à leur rythme", a fait valoir Scotland Yard qui a précisé: "depuis cette date, nous avons travaillé à gagner leur confiance et à rassembler des preuves, ce qui a porté ses fruits le 21 novembre", date des arrestations.

Remis en liberté

Les deux accusés ont été remis en liberté sous caution dans la nuit de jeudi à vendredi avec interdiction de quitter le territoire et de retourner dans leur maison.

Soupçonnés d'esclavage et de servitude domestique ainsi que d'infraction aux lois sur l'immigration, ils avaient déjà été appréhendés dans les années 70, soit dix ans après leur arrivée en Grande-Bretagne, a précisé la police.

La police britannique cherche à comprendre comment cet homme et cette femme, tous deux âgés de 67 ans et d'origine indienne et tanzanienne, ont réussi à maintenir les trois femmes dans une situation de servitude pendant une durée aussi longue.

"Menottes invisibles"

Les enquêteurs ont précisé que les trois femmes, une Malaisienne de 69 ans, une Irlandaise de 57 ans et une Britannique de 30 ans, n'ont jamais été physiquement enfermées dans l'appartement du couple. Les victimes étaient détenues par des "menottes invisibles" et soumises à un "contrôle émotionnel" particulièrement fort.

"Nous pensons que deux des victimes ont rencontré l'homme du couple à Londres et qu'elles partageaient ses idéaux politiques. Ils ont vécu ensemble à une adresse qu'on pourrait effectivement qualifier de communauté", a dit le commandant Steve Rodhouse dans un communiqué.

"D'une manière ou d'une autre, cette communauté a cessé d'exister et nous cherchons à établir les raisons pour lesquelles les femmes ont fini par vivre avec les suspects pendant 30 ans", a-t-il ajouté. "Nous pensons que des abus psychologiques et physiques ont marqué la vie de toutes les victimes", a-t-il jugé.

Mystère sur une naissance

La police n'a pas encore déterminé la façon dont la plus jeune des captives est tombée sous la coupe du couple. La jeune femme britannique de 30 ans "a un certificat de naissance, mais il s'agit du seul document officiel que nous ayons pu trouver", souligne Scotland Yard.

Selon des sources proches de l'enquête, citées par "The Guardian", sa naissance a été déclarée et aurait donc dû donner lieu à des visites des services sociaux et de sages-femmes. Bien que n'ayant jamais été à l'école, elle serait capable de lire et écrire, selon ces sources, et aurait été décrite comme très intelligente.

Porte-à-porte de la police

La police a également indiqué avoir commencé samedi après-midi à mener une "enquête de porte-à-porte", à la recherche d'informations auprès des voisins de la maison où les suspects ont été arrêtés, dans le sud-ouest de Londres.

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