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Mali: le général Sanogo inculpé pour "meurtres et assassinats"

Des soldats maliens armés ont pénétré ce matin au domicile du général Amadou Sanogo dans le centre de Bamako. Ce dernier a été inculpé de "meurtres et assassinats".

27 nov. 2013, 17:32
FILE - In this March 31, 2012 file photo, junta leader Capt. Amadou Haya Sanogo speaks to journalists at his headquarters in the Kati military camp, just outside Bamako, Mali. The man who led last year?s coup, reversing two decades of democracy in Mali, has been summoned by the nation?s judiciary to answer allegations that he and his men tortured and killed fellow soldiers who didn?t back his rise to power, an official in the ministry of justice confirmed on Friday, Nov. 1, 2013. (AP Photo/Rebecca Blackwell, File)

Le général malien Amadou Sanogo, auteur du putsch de mars 2012 ayant plongé le Mali dans le chaos, a été inculpé mercredi à Bamako de "meurtres et assassinats", a appris l'AFP de source judiciaire. L'homme a été écroué.

Sanogo "a été inculpé de meurtres et assassinats, complicité de meurtres et assassinats, et placé sous mandat de dépôt", a déclaré cette source proche du juge d'instruction Yaya Karembe qui avait ordonné son interpellation et l'a entendu avant de l'inculper.

Plusieurs dizaines de soldats maliens armés ont pénétré ce matin à son domicile dans le centre de Bamako, et en sont ressortis peu après en l'emmenant à l'arrière d'un véhicule, a constaté un journaliste.

Ordre au plus haut niveau

"Il ne voulait pas se rendre devant la justice, nous venons donc d'exécuter un mandat d'amener", a déclaré un militaire présent sur les lieux. Selon une source au ministère de la Justice, l'ordre de l'arrêter a été donné "au plus haut niveau" de l'Etat.

Une perquisition a également été menée à son domicile, selon une source judiciaire qui a précisé que la justice recherchait "des éléments pour faire avancer l'enquête sur des faits assez graves qui sont reprochés au général".

Amadou Sanogo, ancien capitaine promu général en août, avait été convoqué fin octobre par un juge d'instruction de Bamako mais ne s'était pas présenté devant lui, ce qui avait provoqué l'indignation de plusieurs partis politiques et organisations de la société civile.

Mutinerie en octobre

Début octobre, d'anciens compagnons du général Sanogo avaient mené une mutinerie à Kati, son ancien quartier général situé à 15 km de Bamako, pour réclamer eux aussi des promotions, obligeant l'armée régulière à intervenir pour reprendre le contrôle des lieux. Des proches du général Sanogo sont soupçonnés d'avoir sévi contre ces soldats qui s'étaient alors opposés à lui.

Il y a une semaine, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR), coalition de partis et d'organisations qui s'étaient opposés au coup d'Etat, s'était déclaré "profondément indigné" que le général Sanogo ne réponde pas à une convocation de la justice.

"Ex-chef d'Etat"

"Un jour, il est malade, un autre jour, il est soi-disant un ancien chef d'Etat", ajoutait le FDR, se disant "choqué par la complaisance" montrée par "le gouvernement à l'égard du capitaine Sanogo qui donne l'impression d'être intouchable".

Le coup d'Etat d'Amadou Sanogo avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes islamistes armés, qui ont occupé cette région pendant neuf mois avant d'en être en partie chassés par une intervention militaire internationale initiée par la France en janvier 2013, toujours en cours.

Disgrâce

Amadou Sanogo, à qui avait été accordé le statut "d'ex-chef d'Etat" après le putsch, est depuis tombé en disgrâce: il a été démis de ses fonctions à la tête d'un comité chargé de réformer l'armée et contraint de quitter Kati.

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