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Manifs des "Gilets jaunes": la situation dégénère à Paris, la police sort canons à eau et gaz lacrymogènes

Les "Gilets jaunes" sont à nouveau mobilisés samedi à Paris et en province, pour manifester contre la hausse du prix des carburants. Sur les Champs-Elysées, la situation a dégénéré.

24 nov. 2018, 11:32
/ Màj. le 24 nov. 2018 à 18:58
La situation a dégénéré sur les Champs-Elysées.

Moins forte que la semaine dernière au niveau national, la mobilisation des "gilets jaunes" a néanmoins donné lieu samedi à des échauffourées entre des manifestants et les forces de l'ordre au coeur de Paris. Ces dernières ont procédé à plusieurs interpellations.

Vers 15h, près de 81'000 manifestants battaient le pavé à travers la France, contre 244'000 la semaine dernière à la même heure, a déclaré le Ministère de l'Intérieur.

Les "gilets jaunes", qui arborent ces vestes fluorescentes que chaque automobiliste doit détenir en cas d'accident, dénoncent la hausse des prix du carburant, les taxes et la baisse du pouvoir d'achat. Ils bénéficient d'un fort soutien populaire.

 

 

Huits blessés

Huit blessés ont été dénombrés (dont 2 gendarmes), contre 106 la semaine dernière, a-t-on ajouté de même source. Vingt-deux personnes ont été placées en garde à vue.

La célèbre avenue des Champs-Elysées, à Paris, dont une partie était interdite de rassemblement par les autorités, a été le principal théâtre des incidents de la journée.

Depuis le milieu de la matinée, des manifestants s'opposaient aux forces de l'ordre en jetant des projectiles et en construisant des barricades, que gendarmes et policiers anti-émeutes repoussaient à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau.

Vers 17h, des pompiers intervenaient pour éteindre divers feux de barricades, qui dégageaient une épaisse fumée noire s'ajoutant au brouillard blanc des gaz lacrymogènes.

De nombreuses actions pacifiques - manifestations, opérations escargot ou péages gratuits - se tenaient par ailleurs un peu partout en France, dans le cadre de cette deuxième grande journée de mobilisation, une semaine après le début du mouvement.

 

 

Pas de politique

Même à Paris, à part chez un noyau dur de manifestants, l'ambiance se veut pacifique: "On n'est pas là pour casser du flic, on est venu pour que le gouvernement nous entende, qu'il entende son peuple. Ici on veut pas de politique, pas de syndicat. Nous dénonçons la violence des pseudo-manifestants", a déclaré Laetitia Dewalle, 37 ans, une des porte-paroles des gilets jaunes.

Cet "acte 2", n'a toutefois pas rencontré le succès de la mobilisation de samedi dernier, quand près de 300'000 personnes ont bloqué axes routiers et sites stratégiques partout en France. Une semaine de blocages qui se sont progressivement essoufflés avait suivie.

Si les "gilets jaunes" se décrivent comme une mouvance hors des partis et des syndicats, les incidents de samedi ont toutefois provoqué des réactions politiques.

 

 

Marine Le Pen ciblée

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a directement ciblé la patronne de l'extrême droite française, Marine le Pen, estimant que des "séditieux" avaient répondu à son appel à défiler sur les Champs-Elysées. Mme le Pen a immédiatement répliqué, à la télévision, en précisant qu'elle n'avait "jamais appelé à quelque violence que ce soit".

"Castaner voudrait que la manifestation des #GiletsJaunes soit d'extrême droite et peu nombreuse. La vérité est que c'est la manifestation massive du peuple", a de son côté tweeté Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de la France Insoumise (gauche radicale).

Le mouvement peut compter pour l'instant sur un large soutien des Français: selon un sondage de l'institut BVA, ils sont 72% à approuver les revendications des "gilets jaunes", excédés par la hausse d'une taxe destinée à financer la transition énergétique qui a amplifié la flambée des prix des carburants.

 

 

Reste à savoir si cette mobilisation va infléchir la politique du président Emmanuel Macron, directement ciblé par les slogans des manifestants, qui scandaient "Macron démission" et "Macron, rends le pognon".

Pour l'heure le chef de l'Etat, qui ne s'est pas exprimé samedi, n'a pas manifesté l'intention de revenir sur le rythme de ses réformes pour "transformer" la France, mais il devrait donner mardi un "cap pour la transition écologique", assurant avoir "reçu le message des citoyens"

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