Environ 700 personnes ont manifesté samedi dans les rues de Lille, dans le nord de la France, contre l'éventuelle implantation sur la commune de Cysoing d'un campement de roms évacués en août de la banlieue lilloise. Le FN a tenté de s'infiltrer dans le défilé.
En tête du cortège, des élus de Cysoing et des alentours ont mené cette manifestation organisée par un collectif en colère, a constaté une journaliste de l'AFP. Partie de la mairie, la marche a provoqué des tensions, le cortège se faisant qualifier de "raciste" ou "fachos" par des passants et des contre-manifestants.
"Nous vous rappelons que ceci est une manifestation pacifiste et non-raciste", a rappelé à plusieurs reprises l'adjoint au maire de Cysoing, à l'aide d'un mégaphone.
Des membres du Front national ont été écartés de la marche par les participants, selon une source policière. "Je m'y oppose. On n'est pas là pour tenir des propos racistes", a affirmé le maire sans étiquette de Cysoing Benjamin Dumortier, interrogé par des journalistes sur la tentative de participation du Front national.
"Au contraire, on milite pour une solution durable et l'intégration des populations" roms, a ajouté le maire. "Le terrain est pollué. Cysoing est une petite commune de 4500 habitants qui n'a pas les capacités d'accueil" en termes scolaires et sociaux, a-t-il dit.
Le cas marseillais
Martine Aubry, présidente de la communauté urbaine lilloise, avait déclaré le 20 août dernier travailler avec le préfet "pour trouver un terrain en dehors de la métropole" après l'évacuation de deux campements d'environ 200 personnes dans l'agglomération lilloise.
"S'ils viennent chez nous, on va les exfiltrer comme à Marseille", a déclaré un manifestant samedi à Lille. "Marseille risque de faire jurisprudence", a-t-il dit.
Dans la ville phocéenne, plusieurs habitants et riverains d'une cité avaient contraint jeudi soir à la fuite des familles roms installées à proximité et incendié les restes de leur campement.