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Manuel Valls a la confiance des députés français

L'Assemblée nationale française a accordé mardi par 269 voix contre 244 sa confiance au Premier ministre français Manuel Valls.

16 sept. 2014, 20:30
Manuel Valls a souligné que les mesures prises nécessiteraient du temps pour porter pleinement leurs fruits.

Le Premier ministre français Manuel Valls a obtenu la confiance de l'Assemblée nationale, offrant ainsi un répit au président François Hollande qui bat des records d'impopularité. Toutefois, jamais un Premier ministre n'avait recueilli aussi peu de suffrages depuis 28 ans.

"Je vous remercie de votre confiance, je serai à la hauteur", a promis M. Valls après l'annonce du résultat: 269 pour, 244 contre et 53 abstentions. Cette majorité est nettement inférieure aux 306 voix recueillies pour son premier gouvernement, en raison de l'abstention de 32 députés "frondeurs" de son parti, opposés au virage libéral.

Lors de son discours avant le vote, le Premier ministre s'est voulu offensif. Il a maintenu le cap de la relance de la compétitivité et de l'assainissement des finances publiques, tout en récusant les accusations de "régression sociale".

"Rien ne doit nous faire dévier de notre engagement à réaliser 50 milliards d'économies en trois ans", a-t-il martelé.

"La France décide seule"
Il a souligné que la France ne demandait "aucune facilité" pour ses dérapages budgétaires. Paris vient de repousser à la fin du quinquennat de François Hollande (2017) le retour de son déficit public sous le plafond européen de 3% du PIB.

Mais, a-t-il ajouté à l'adresse de l'Allemagne et implicitement de la Commission européenne, "la France décide elle seule de ce qu'elle doit faire".

A une semaine d'une rencontre avec la chancelière Angela Merkel, le Premier ministre n'a pas ménagé Berlin en appelant la première économie européenne à "assumer ses responsabilités" pour relancer l'économie dans la zone euro. "L'accord entre nos deux pays est indispensable pour relancer la croissance et redonner au projet européen sa véritable ambition", a-t-il dit.

"Réformer, ce n'est pas régresser"
Dans un message à peine voilé aux députés frondeurs de l'aile gauche du Parti socialiste qui l'accusent de dérive sociale-libérale, le Premier ministre a revendiqué ses "valeurs chères à la gauche" et n'a pas épargné le patronat.

"Oui, nous réformons et nous allons continuer à le faire. Mais réformer, ce n'est pas casser. Réformer, ce n'est pas régresser", a-t-il dit, fustigeant la "provocation" et la "surenchère" du Medef, le patronat français, qui vient de proposer la remise en cause du salaire minimum ou la suppression de jours fériés.

Ce vote de confiance des députés fournit un répit au très impopulaire président François Hollande. Il va aussi redonner à l'exécutif une légitimité que lui contestent l'opposition de droite et une large partie de l'opinion.

"Descente aux enfers"
La popularité du couple Hollande-Valls a continué à reculer en septembre, le chef de l'Etat tombant à 13% d'opinions favorables et le Premier ministre à 30%, selon un sondage publié lundi.

"Vous n'êtes déjà plus le pare-feu d'un président en perdition, car après cinq mois, vous êtes comme lui usé jusqu'à la corde. Vous êtes usé sans avoir rien fait, voilà votre prouesse", a ironisé à la tribune le chef de file des députés UMP (droite) Christian Jacob avant le vote.

Face à ce que la presse qualifie de "descente aux enfers", le chef du gouvernement a dû faire pression sur les récalcitrants de sa majorité en appelant à l'unité.

Examen du budget 2015
La rentrée du couple Valls-Hollande, que le Premier ministre avait anticipée comme "difficile" avec la crise économique et un chômage record à plus de 10%, a viré au cauchemar avec un remaniement gouvernemental imposé fin août par la rébellion de plusieurs ministres contre sa ligne réformiste.

D'autres écueils s'annoncent déjà, avec le mois prochain l'examen du budget 2015. D'ici là, l'attention devrait toutefois se reporter à droite, sur le retour imminent en politique de l'ancien président Nicolas Sarkozy, battu en 2012 par François Hollande.

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