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Manuel Valls, des racines suisses pour l'homme à poigne du PS

Manuel Valls, nommé mercredi ministre de l'Intérieur, est à 49 ans l'un des hommes à poigne du Parti socialiste. Cette réputation pour ce fils d'une femme tessinoise a été ébauchée auprès du Premier ministre Lionel Jospin à la fin des années 1990 et peaufinée ces derniers mois dans l'ombre de François Hollande.

17 mai 2012, 10:03
Manuel Valls, très versé dans les questions de sécurité, est classé à l'aile droite et «blairiste» du PS.

Classé à l'aile droite et «blairiste» du PS, très versé dans les  questions de sécurité, souvent critiqué dans son camp pour ses  positions, ce «quadra» ambitieux, député-maire d'Evry, près de  Paris, accède pour la première fois à un poste ministériel.

Diplômé d'histoire, il tient l'essentiel de son expérience du  pouvoir de ses quatre ans au cabinet de Lionel Jospin en tant que  conseiller pour la communication et de ses mandats de maire d'Evry  depuis 2001 et de député de l'Essonne depuis 2002.

Ce Catalan au regard aigu, à la frange brune et au verbe  tranchant s'est toutefois rendu indispensable au candidat et  président élu, dont il a dirigé la communication d'une main de fer  après avoir soutenu la candidature avortée de Dominique Strauss-Kahn  et sollicité lui-même en vain l'investiture du PS.

Division récente

Omniprésent, l'oeil à tout, très directif, parfois emporté, il a  été un homme clé de l'équipe de campagne de François Hollande,  quitte à agacer certains de ses amis et à faire de l'ombre au  directeur de campagne Pierre Moscovici.

Dans ses nouvelles fonctions, il est assuré de garder l'oreille  du chef de l'Etat, auprès duquel il a par ailleurs placé un de ses  proches, Christian Gravel, au poste de responsable de la  communication de l'Elysée.

Les relations entre François Hollande et Manuel Valls, entré à 17  ans au PS, où il rallie alors Michel Rocard et sa «deuxième gauche»,  n'ont pourtant pas toujours été aussi roses.

En décembre 2004, comme il défend le «non» au projet de  Constitution européenne auquel François Hollande, à l'époque premier  secrétaire du PS, appelle à voter «oui», il est évincé du  secrétariat national du parti.

Critique récemment

Fin 2008, lors du congrès de Reims, il défend jusqu'au bout la  candidature de l'ex-conjointe de François Hollande, Ségolène Royal,  à la direction du PS, et dénonce des «fraudes» en faveur de Martine  Aubry, la nouvelle première secrétaire.

Ses critiques contre la nouvelle direction d'un parti qu'il a  proposé de rebaptiser lui valent à l'été 2009 un ultimatum de  Martine Aubry, qui le somme de rentrer dans le rang ou partir.

Manuel Valls n'en fera rien et continuera à prendre des positions  dérangeantes pour le parti et ses dirigeants.

Adepte d'un discours «décomplexé» de la gauche, il se distingue  pendant les primaires de 2011 en plaidant pour des Etats généraux  sur la sécurité. Il se dit pour une politique de fermeté contre la  délinquance et des polices municipales armées.

Burqa ou immigration

Il est proche d'Alain Bauer, spécialiste de ces questions et sa  première femme, Nathalie Soulié, a travaillé pour une société de  consultants fondée par ce criminologue, AB Associates.

Né à Barcelone le 13 août 1962 - son père est le peintre Xavier  Valls - il est un des rares hommes politiques français à avoir  acquis la nationalité française par naturalisation. Cette situation  ne l'empêche pas de plaider pour des quotas migratoires établis en  fonction des «capacités d'accueil» de la France.

Il est aussi un des rares élus de gauche à avoir soutenu  l'interdiction par la loi du port de la burqa, à fustiger les  «dégâts de l'égalitarisme» et de l'assistanat ou à prôner un  allongement de la durée de cotisation pour les retraites.

Il s'attire aussi les foudres de ses rivaux en mettant en cause  la semaine de 35 heures, réforme phare des années Jospin, ou en  prônant une TVA anti-délocalisation, mesure analogue à celle que  fera voter in extremis Nicolas Sarkozy.

Soutien récemment

Manuel Valls assume la part de provocation créatrice de ses  prises de position et ressemble sur cette question à l'ex-président,  qui l'aurait d'ailleurs approché au début de son mandat, dans  l'espoir d'en faire un «ministre d'ouverture».

Mais arrivé avant-dernier du premier tour des primaires  socialistes fin 2011 avec un score modeste, il est aussi le premier  des perdants à rallier François Hollande et met dès lors en sourdine  ses réserves sur nombre de propositions de celui dont il devient  rapidement un homme de confiance.

Divorcé de sa première femme et père de quatre enfants, il s'est  remarié en 2010 à la violoniste Anne Gravoin, premier prix du  conservatoire de Paris.

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