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Mario Monti sort les griffes contre l'Allemagne

Mario Monti sort ses griffes pour tenter d'éviter à l'Italie une catastrophe dans la crise de l'euro. Il tient désormais tête à l'Allemagne d'une manière inimaginable il y a quelques mois encore.

09 août 2012, 07:00
mario_monti

En quelques semaines, Mario Monti a imposé des mesures de rigueur portant sur 20 milliards d'euros par le biais de hausse d'impôts et de baisse des dépenses en Italie.

Mais elle n'ont pas été suivies d'effet sur le marché de la dette. Le pays s'enracine depuis un an dans la récession et la cote du "professore" est tombée à 35% contre 70% au début de son mandat.
 
Professeur d'économie respecté, cet ancien commissaire européen à a Concurrence a pris la succession de Silvio Berlusconi en novembre dernier.
 
Il dirige un gouvernement de techniciens pour remettre de l'ordre dans les finances publiques du pays.
 
Exaspération
 
Son changement d'attitude s'explique par une exaspération croissante face aux atermoiements de l'Europe dans sa réponse à l'envolée des taux d'emprunt consentis par Rome et Madrid sur les marchés obligataires.
 
Après avoir passé des mois à se présenter comme le plus "allemand" des Italiens, Mario Monti est passé à l'offensive à la fin juin, lors du sommet européen de Bruxelles.
 
Il s'est allié à Madrid pour arracher à la chancelière Angela Merkel une concession d'envergure: un accord de principe des Allemands pour que les mécanismes de sauvetage financier européens puissent être utilisés afin de contenir l'envolée des taux espagnols et italiens sur les marchés obligataires.
 
Revenu triomphalement de Bruxelles, le chef du gouvernement italien a déchanté par la suite en voyant que l'accord arraché à Berlin restait dans les limbes.
 
Pas un euro
 
Dans une interview ce week-end à l'hebdomadaire Der Spiegel, Mario Monti a enfoncé le clou en déclarant que l'Italie avait besoin du soutien moral de l'Allemagne, pas de son argent.
 
Il a souligné que Rome n'avait pas perçu un euro de la part de Berlin contrairement à ce que croient les Allemands. Il a relevé que l'Allemagne bénéficiait de taux négatifs et profitait de l'euro, mettant en garde Berlin contre un sentiment de germanophobie croissant en Europe.
 
Mais les responsables allemands se sont offusqués d'une autre remarque du technocrate italien. Il a en effet estimé que les gouvernements devaient conserver une marge de manoeuvre face à leurs parlements, appelés à ratifier les grandes décisions touchant à l'intégration européenne.
 
Dans ses critiques de la rigidité du gouvernement conservateur à Berlin, Mario Monti a le soutien de l'opposition sociale-démocrate allemande et de la plupart des partis politiques italiens. Ces derniers semblent désormais vouloir le laisser travailler jusqu'aux prochaines législatives d'avril 2013.
 
Personne
 
Le gouvernement souligne que Rome, qui affiche un excédent budgétaire primaire - hors service de la dette - n'a pas besoin d'un plan de renflouement à l'instar de la Grèce, de l'Irlande ou du Portugal. L'Italie a simplement besoin de mesures concertées au niveau européen afin de stabiliser les marchés obligataires.
 
Et en privé, les responsables réagissent avec colère aux critiques allemandes sur la fiabilité financière de l'Italie. Ils rappellent que Berlin est venu massivement en aide à ses banques touchées en 2007-2008 par la crise des "subprimes", alors que Rome était en grande partie épargné par ces crédits "toxiques".
 
"On peut tous se montrer du doigt. Personne n'est innocent", déclare un membre du gouvernement.
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