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Maroc: le roi annule la grâce accordée au pédophile espagnol

Mohammed VI, le roi du Maroc qui avait accordé la grâce à un pédophile espagnol multirécidiviste, a décidé de l'annuler. Selon plusieurs médias, l'ancien détenu a déjà quitté le pays.

05 août 2013, 06:50
Le roi Juan Carlos d'Espagne et le roi Mohammed VI du Maroc.

Le roi du Maroc Mohammed VI a décidé de retirer la grâce accordée au pédophile espagnol multirécidiviste, a annoncé dimanche soir le Palais royal dans un communiqué. Sa récente libération a entraîné de vives protestations dans le royaume.

Le souverain "a décidé de procéder au retrait de la grâce précédemment accordée", indique le texte publié par l'agence officielle MAP, évoquant une décision "à caractère exceptionnel motivée par "la gravité des crimes commis et le respect du droit des victimes".

Alors que, selon plusieurs médias, l'ancien détenu a déjà quitté le Maroc, il est précisé que le ministre marocain de la Justice, Mustapha Ramid, devra "examiner avec son homologue espagnol les suites à donner à l'annulation de cette grâce".

Ouverture d'une enquête

Le communiqué rappelle en outre que le roi du Maroc a ordonné, samedi soir, l'ouverture d'une "enquête approfondie (...) visant à déterminer les responsabilités et les défaillances qui ont pu conduire à cette regrettable libération et à identifier le ou les responsables de cette négligence".

Dans ce premier texte, le Palais royal avait assuré que Mohammed VI n'avait "jamais été informé, de quelque manière que ce soit et à aucun moment, de la gravité des crimes abjects pour lesquels l'intéressé a été condamné".

"Il est évident que jamais le souverain n'aurait consenti" à ce que ce prisonnier âgé d'une soixantaine d'années, condamné en 2011 à 30 ans de prison pour des viols sur 11 mineurs "puisse être libéré, au regard de l'atrocité des crimes monstrueux" commis, était-il signalé.

Nouvelles manifestations

Malgré cette première annonce, de nouvelles manifestations de protestation étaient prévues dimanche soir à Meknès (centre) ainsi qu'à Kenitra (nord-ouest), où le ressortissant espagnol purgeait sa peine. Les sit-in programmés depuis plusieurs jours à Casablanca mardi et Rabat mercredi ont quant à eux été maintenus.

Vendredi soir, plusieurs milliers de personnes avaient exprimé leur colère devant le Parlement de Rabat contre cette grâce royale, bravant la répression policière. D'autres rassemblements ont eu lieu dans le nord (Tétouan, Tanger), ou encore à Agadir (sud-ouest).

En Espagne, l'opposition socialiste a dénoncé un fait d'une "extrême gravité" et exigé des explications de Madrid sur cette affaire.

Au nom des bonnes relations

Le pédophile libéré faisait partie d'une liste de 48 prisonniers espagnols graciés, d'après des médias officiels, au nom de l'excellence des relations bilatérales entre le Maroc et l'Espagne, dans le sillage d'une visite du roi Juan Carlos dans le royaume voisin.

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