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Maroc: le suspect principal reconnaît son rôle dans l’assassinat de deux Scandinaves

Jeudi, le chef présumé d’une cellule jihadiste a reconnu, à la reprise du procès, son rôle dans l’assassinat de deux touristes scandinaves au Maroc. Elles avaient été décapitées au nom de l’EI.

30 mai 2019, 21:57
Ceux qui ont activement participé à leur assassinat risquent la peine de mort.

Le chef présumé d’une cellule djihadiste a reconnu jeudi son rôle dans l’assassinat de deux jeunes touristes scandinaves, à la reprise du procès à Salé, près de Rabat. Elles avaient été décapitées mi-décembre au Maroc au nom du groupe Etat islamique (EI).

«J’en ai décapité une (…), je regrette», a déclaré Abdessamad Ejjoud, un marchand ambulant de 25 ans jugé avec 23 autres suspects pour le crime commis dans la nuit du 15 au 16 décembre dans la région du Haut-Atlas (sud).

Les victimes, Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans, et son amie Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, campaient dans un site isolé, avant une grande randonnée en montagne.

Ceux qui ont activement participé à leur assassinat risquent théoriquement la peine capitale. Des condamnations à la peine de mort sont toujours prononcées au Maroc, mais un moratoire est appliqué de facto depuis 1993.

Jeudi matin, les 24 accusés, dont un Hispano-Suisse, sont arrivés sous haute surveillance à la chambre criminelle de la cour d’appel de Salé pour cette audience, la troisième depuis l’ouverture début mai de ce procès très suivi, a constaté un journaliste de l’AFP.

Aucune revendication de l’EI

Trois des accusés sont jugés pour leur implication directe dans le crime: Abdessamad Ejjoud (25 ans), Younes Ouaziyad (27 ans) et Rachid Afatti (33 ans), tous natifs de la région de Marrakech (sud). Abdessamad Ejjoud avait déjà fait de la prison pour avoir tenté de rejoindre l’EI en Syrie. «Ouaziyad a tué l’autre» fille, a affirmé Abdessamad Ejjoud. «Nous aimions l’EI et nous priions Dieu pour lui», a-t-il ajouté.

Le trio a filmé la décapitation d’une des deux victimes et diffusé les images sur les réseaux sociaux. Une autre vidéo publiée dans la foulée montre leur serment d’allégeance à l’EI, aux côtés d’un quatrième prévenu Abderrahim Khayali, 33 ans, qui les avait accompagnés dans le Haut-Atlas mais les avait quittés avant l’agression des deux touristes.

Issus de milieux modestes, avec un niveau d’instruction très bas, tous vivaient de petits boulots dans des quartiers déshérités de Marrakech, destination touristique phare du royaume. Leur «cellule terroriste» inspirée par l’idéologie djihadiste n’avait pas de «contact» avec des cadres opérationnels en Syrie ou en Irak, selon les enquêteurs. L’EI n’a d’ailleurs jamais revendiqué leurs actes.

 

 

Hispano-Suisse exonéré

Les autres accusés sont poursuivis pour leurs liens avec les tueurs présumés. Un Hispano-Suisse de 25 ans figure parmi les accusés. Il s’était installé au Maroc après sa conversion à l’islam.

Longuement interrogé à son sujet, M. Ejjoud l’a exonéré des accusations le visant, que ce soit pour son rôle présumé dans la radicalisation du groupe ou pour un «entraînement au tir» correspondant en fait, selon lui, à une partie de paintball.

Le tribunal a accepté la demande de la partie civile d’engager la «responsabilité morale» de l’Etat en vue de dédommagements. De ce fait, un agent judiciaire de l’Etat est attendu pour cette nouvelle audience. Le procès a été renvoyé au 13 juin.

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