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Massacre de Beslan: la Cour européenne des droits de l'Homme enquête

Strasbourg est chargé depuis mardi de faire la lumière sur la prise d'otages de Beslan où 330 morts en 2003. La Cour européenne des droits de l'Homme doit notamment déterminer la responsabilité de la Russie dans le dénouement du drame.

14 oct. 2014, 13:54
epa04382289 Local residents attend a church service commemorating the victims of the biggest hostage taking tragedy in Russian history, in Beslan, North Ossetia, Russia, 03 September 2014. On 01 September 2004, Islamist gunmen took more 1,100 people hostage in a school in Russia's North Caucasus, in what would become the region's most horrific terrorist attack. Some 334 people, 186 of them children, were killed and more than 800 injured in the three-day siege of the school in Beslan, most of them when special forces stormed the premises on 03 September.  EPA/KAZBEK VAKHAYEV

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) s'occupe depuis mardi d'une prise d'otages sanglante survenue le 3 septembre 2004 à Beslan dans le Caucase russe. Elle doit éclaircir la responsabilité de la Russie dans le dénouement du drame qui a coûté la vie à 330 civils.

Des rebelles pro-tchétchènes s'étaient retranchés dans une école d'Ossétie du Nord, réclamant la fin de la guerre en Tchétchénie pour libérer plus de 1000 otages. Après trois jours de négociations, des forces russes avaient pris les lieux d'assaut. Une intervention accompagnée d'explosions. Bilan: 330 morts, dont 186 enfants, et quelque 750 blessés.

Dix ans après, d'anciens otages ou proches des victimes, soit 447 ressortissants russes demandent à la Cour de Strasbourg d'éclaircir le rôle de Moscou dans ce drame. Une vingtaine d'entre eux étaient présents mardi matin pour assister à cette audience. Ils ont pris place derrière les quatre avocats venus plaider leur cause.

Ils estiment notamment que l'Etat a manqué à son obligation de protéger les victimes. Ils déplorent qu'il n'y ait pas eu de véritable enquête sur le déroulement de la négociation avec les preneurs d'otages et sur l'assaut lui-même.

Les autorités russes assurent que les premières explosions dans l'école avaient été provoquées par les dispositifs placés par les rebelles. Mais certains requérants affirment au contraire, documents et témoignages à l'appui, que les deux premières explosions ont été provoquées par "des sources externes".

Décombres déblayés

"L'objectif d'une telle opération n'était pas de libérer les otages mais de tuer les terroristes", a affirmé Serguey Kniazkine, un des avocats des requérants. Tous les décès ont été attribués aux combattants tchétchènes par l'enquête officielle, sans que des autopsies approfondies soient menées, a-t-il dénoncé.

Il a rappelé que onze heures après l'assaut, les décombres de l'école avaient été déblayés par les pelleteuses. En revanche, le site des tours jumelles de New York a été "bouclé" pendant six mois par les autorités américaines après l'attentat du 11 septembre 2001, a-t-il signalé.

Missions complexes

Le représentant du gouvernement russe s'est refusé à "engager une polémique juridique avec les requérants". Les autorités russes se sont vu confrontées à des missions d'une complexité sans précédent, a affirmé Georgy Matiouchkine. Il a rappelé que les assaillants étaient munis d'armes lourdes et détenaient plus d'un millier d'otages.

Les sept requêtes à l'origine de l'affaire, que la CEDH a décidé de regrouper, ont été déposées devant la Cour entre 2007 et 2011. Le gouvernement russe a pu préparer ses arguments depuis avril 2012, date à laquelle la CEDH a communiqué l'affaire à Moscou. L'arrêt de la Cour devrait être rendu d'ici quelques mois.

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