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Méfiance et manifestations pour les 15 ans de retour à la Chine

Pour les quinze ans du rattachement de Hong-Kong à la Chine de nombreuses personnes sont descendues dans la rue dire leur inquiétude.

01 juil. 2012, 14:14
Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues de Hong-Kong pour dire leur méfiance vis à vis de la Chine.

Des dizaines milliers de Hong-kongais sont descendus dans la rue dimanche pour exprimer leur méfiance vis-à-vis de Pékin, quinze ans après le retour à la Chine de cette ancienne colonie britannique, régie selon le principe "Un pays, deux systèmes".

Les manifestants, jeunes et vieux, habillés en noir et blanc - les couleurs du deuil - se sont réunis dans un parc et beaucoup attendaient encore de prendre part à la marche, une heure après le départ de la tête de cortège. "Hong Kong a empiré. Nos droits sont sérieusement menacés", a déclaré à la foule Eric Lai, du Front des droits civiques.
 
"Il n'y a rien à célébrer aujourd'hui. Hong Kong est peu à peu détruit par le parti communiste", a estimé un participant, Jacky Lim, 37 ans, qui agitait le drapeau de l'ancien colonisateur, la Grande-Bretagne.
 
Le 1er juillet, date anniversaire du retour de Hong Kong à la Chine, est marqué chaque année par d'importantes manifestations. Mais cette fois, le mécontentement d'une bonne partie des sept millions de Hong-kongais est particulièrement vif.
 
Les habitants de ce territoire du sud de la Chine accusent les Chinois du continent de provoquer une envolée des prix de l'immobilier, qui sont déjà parmi les plus élevés au monde.
 
Démocratie muselée
 
Le prix moyen des logements à Hong Kong représente 12,6 fois le revenu moyen des ménages, contre 3,1 fois aux Etats-Unis et 5 fois en Grande-Bretagne. Beaucoup de Hong-kongais, y compris dans la classe moyenne, ne peuvent pas acheter un appartement. Quant aux plus pauvres, ils habitent dans des chambres minuscules, qu'on appelle "cubes".
 
Et le fossé entre les plus riches et les plus pauvres, là encore un des plus profonds au monde, s'est encore accru au cours des dix dernières années, selon des chiffres du gouvernement parus mi-juin. Enfin, les Hong-kongais reprochent à Pékin de peu à peu museler la démocratie dans le territoire.
 
Le président chinois Hu Jintao, reparti dimanche à la mi-journée après une visite de trois jours, a souligné le caractère "inébranlable" du statut particulier dont jouit le territoire.
 
"Camarades et amis, la politique du gouvernement central d'autoriser le modèle 'Un pays, deux systèmes' et 'Les gens de Hong Kong pour diriger Hong Kong' est inébranlable", a-t-il déclaré lors de la cérémonie d'intronisation du nouveau chef de l'exécutif hong-kongais.
 
Un invité sème le trouble
 
Leung Chun-ying, élu au printemps par un comité électoral restreint qui prend ses consignes auprès de Pékin, a "promis de défendre la loi fondamentale de Hong Kong", qui fait office de Constitution et garantit aux habitants de Hong Kong des libertés civiles absentes sur le continent.
 
Lors de la cérémonie d'investiture du nouveau chef de l'exécutif, devant 2300 invités et Hu Jintao, un participant a crié à plusieurs reprises: "Mettez fin à la règle du parti unique!"
 
Il a également évoqué à grands cris l'écrasement du mouvement pro-démocratie de Tiananmen en juin 1989, avant d'être sorti rapidement de la salle par les forces de sécurité, tandis que les invités couvraient ses appels en applaudissant bruyamment les premières phrases du discours de M. Hu.
 
L'ancienne colonie britannique est avec Macao, ancienne colonie portugaise revenue à la Chine en 1999, le seul territoire chinois à bénéficier du statut de "Région administrative spéciale" (SAR).
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