Le Japon a demandé lundi au gouvernement néerlandais de prendre des "mesures concrètes" contre le navire de l'organisation Sea Shepherd, immatriculé aux Pays-Bas, qui a percuté dimanche un baleinier japonais dans l'océan Austral. Tokyo estime qu'il s'agit d'un "acte de sabotage impardonnable".
Le navire écologiste Bob Barker et le navire-harponneur de la flotte japonaise, le Yushin Maru N°2, se sont percutés, chaque camp accusant l'autre de l'avoir fait intentionnellement.
Sea Shepherd a affirmé dimanche que "le Bob Barker a été heurté par le navire-harponneur de la flotte japonaise, le Yushin Maru N°2, au moment où celui-ci a coupé la ligne devant la proue du navire de Sea Shepherd" pour l'empêcher d'approcher le navire-usine Nisshin Maru.
Lundi, le secrétaire général du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, a accusé l'organisation de Paul Watson d'être responsable de cet incident "impardonnable", ajoutant que cet "acte de sabotage était extrêmement dangereux". "Nous demandons donc au gouvernement des Pays-Bas, où le bateau est immatriculé, de prendre des mesures concrètes", a-t-il poursuivi.
Projectiles
Selon Sea Shepherd, les marins japonais ont essayé d'endommager les hélices de ses navires avec des câbles en acier. Ils ont jeté des projectiles sur l'un de ces bateaux, le Steve Irwin, y compris des grappins, et harcelé l'équipage du Bob Barker au canon à eau.
La confrontation n'a pas fait de blessé mais "les baleiniers ont été plus agressifs que jamais", selon le capitaine du Bob Parker, Peter Hammarstedt.
Un porte-parole de l'Agence japonaise des pêches a confirmé l'incident, mais a démenti que les navires japonais aient mené une attaque coordonnée contre le Bob Barker.
Depuis l'été 2013, l'Australie a assigné le Japon devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) à La Haye, plus haute instance judiciaire des Nations unies, pour contraindre le Japon à arrêter la pêche à la baleine.
Canberra avait saisi la CIJ en 2010, estimant que le Japon viole ses obligations internationales en harponnant chaque année des centaines de baleines dans l'océan Austral dans le cadre de son programme de recherche scientifique Jarpa II.
Tradition ancestrale
La Commission baleinière internationale (CBI) proscrit toute chasse commerciale en vertu d'un moratoire de 1986, et Canberra estime que le Japon détourne un article du moratoire autorisant la chasse à des fins de recherche scientifique.
La chair des cétacés finit de fait sur les étals nippons, et le Japon ne s'en cache pas, lui pour qui la chasse à la baleine est une tradition culturelle ancestrale.