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Michel Temer remplace Dilma Rousseff dans la controverse au Brésil

La présidence du Brésil est assumée depuis jeudi par Michel Temer (75 ans), qui s'est installé au Palais du Planalto. S'adressant à la Nation, il a tenu des paroles d'apaisement.

13 mai 2016, 08:16
Le président par intérim Michel Temer était tout sourire dans la capitale Brasilia.

Michel Temer assume depuis jeudi la présidence d'un Brésil divisé et en crise. Il promet apaisement et redressement économique, après un vote historique du Sénat qui a suspendu du pouvoir la présidente de gauche Dilma Rousseff.

Le géant émergent d'Amérique latine a ainsi tourné dans la controverse la page de 13 ans de gouvernements de gauche du Parti des Travailleurs (PT). Un gouvernement ébranlé par les scandales de corruption, une crise politique majeure et la pire récession économique depuis les années 1930.

Ex-allié devenu rival de la présidente élue Dilma Rousseff, le vice-président de centre-droit Michel Temer, 75 ans, s'est installé provisoirement au Palais du Planalto. Tout sourire comme au soir d'une élection triomphale, il était entouré des 24 ministres - tous des hommes - de son gouvernement de redressement économique de contours libéral.

"Unifier le pays"

S'adressant à la Nation, il a tenu des paroles d'apaisement, demandant aux Brésiliens de lui accorder leur "confiance". Il est "urgent de pacifier la nation et d'unifier le pays", a-t-il ajouté.

"Il est nécessaire de rétablir la crédibilité du Brésil sur la scène nationale et internationale", a-t-il soutenu. Et de prôner des coupes budgétaire, des incitations à l'investissement pour combattre l'inflation élevée et la flambée du chômage. Michel Temer a nommé au Ministère des Finances Henrique Meirelles, un économiste orthodoxe et ancien président de la Banque centrale.

Le président par intérim s'est aussi engagé à ne pas toucher aux "programmes sociaux" mis en place par la gauche en faveur des plus démunis. Il a promis en outre de ne pas chercher à étouffer l'enquête sur le gigantesque scandale de corruption Petrobras, qui éclabousse de plein fouet tant le PT de Mme Rousseff que sa formation.

Michel Temer, homme d'appareil sans charisme peu connu des Brésiliens est tout aussi impopulaire que Dilma Rousseff. Environ 61% des Brésiliens souhaitent son départ et des élections anticipées, non-prévues par la Constitution, selon un récent sondage.

Procès ouvert

Tôt le matin, les sénateurs avaient voté à une très large majorité (55 voix sur 81) l'ouverture d'un procès en destitution de l'impopulaire dirigeante de gauche Dilma Rousseff.

Ils l'ont ainsi automatiquement écartée du pouvoir pour un maximum de six mois en attendant leur jugement final. Ex-guerillera torturée sous la dictature militaire, Dilma Rousseff, 68 ans, a appelé les Brésiliens à "se mobiliser" contre le "coup d'Etat" dont elle se dit victime, avant de quitter la présidence.

L'opposition de droite accuse la présidente d'avoir dissimulé l'ampleur des déficits publics en 2014 pour se faire réélire, ainsi qu'en 2015, via des tours de passe-passe budgétaires. Elle lui reproche aussi d'avoir pris l'initiative de dizaines de milliards de dollars de dépenses sans l'aval du Parlement.

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