Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Monti juge que l'Italie "ne fera pas faillite"

Le chef du gouvernement italien Mario Monti a affirmé que ses mesures contre la crise éviteraient à l'Italie de "faire faillite" et de finir comme la Grèce.

05 déc. 2011, 19:56
Mario Monti juge que l'Italie "ne fera pas faillite".

Mais son plan draconien, salué lundi par les marchés, suscitait la grogne sociale.

"L'Italie ne fera pas faillite", a-t-il assuré à la Chambre des députés, avant de souligner devant les sénateurs que son plan, qu'il a lui-même baptisé "décret pour sauver l'Italie", pourrait aussi "sauver l'Europe".

"Sans ce paquet (de mesures adopté dimanche), l'Italie s'écroule, va vers une situation similaire à celle de la Grèce", avait-il déclaré un peu plus tôt devant la presse internationale à Rome.

"Nous avons fait notre part" pour tenter de régler la crise au moment même où s'ouvre "une semaine cruciale" pour l'avenir de l'euro avant le sommet européen de jeudi et vendredi, a ajouté l'ancien commissaire européen.

"La source de danger" représentée par l'Italie "devrait devenir bientôt une source de soulagement et de contribution à la stabilité" de l'Europe, a-t-il affirmé.

Satisfaction

Sur les marchés, les investisseurs ont salué le plan de M. Monti, constitué de mesures de rigueur d'un montant d'environ 20 milliards d'euros d'ici 2014, touchant notamment le système de retraites, et de mesures de relance de 10 milliards.

La Bourse de Milan a clôturé en hausse de 2,91% tandis que les taux à dix ans de l'Italie - qui s'étaient envolés ces derniers temps à plus de 7%, un niveau insoutenable pour le pays - sont repassés sous les 6% pour la première fois depuis fin octobre.

La Commission européenne a de son côté applaudi un plan qui va "dans la bonne direction" tandis que l'OCDE a estimé que ces mesures "contribueraient de manière significative à renforcer l'euro".

Grogne sociale

Reconnaissant que les "sacrifices" demandés aux Italiens étaient élevés, tout en assurant qu'ils étaient "temporaires", M. Monti, qui a lui-même renoncé à son salaire, a souligné qu'ils étaient "essentiels pour passer ce cap très difficile".

Mais la grogne sociale enflait dans la péninsule et les trois grands syndicats ont annoncé un mouvement de grève le 12 décembre, d'une durée de deux heures pour les centrales modérées Cisl et Uil et de quatre heures pour la CGIL (gauche) pour protester en particulier contre la réforme des retraites.

Le gouvernement s'est attaqué frontalement aux retraites avec une augmentation du nombre des années de cotisation, une accélération dans la mise en oeuvre du relèvement prévu de l'âge de départ des femmes et un gel de l'indexation sur l'inflation des pensions de plus de 960 euros.

Une demande de "sacrifices" qui a fait fondre en larmes dimanche la ministre des Affaires sociales Elsa Fornero, une image reprise en boucle par les médias.

Nombreuses mesures

Les mesures de rigueur doivent permettre au pays de parvenir à l'équilibre budgétaire en 2013. Elles comprennent en outre des coupes dans les dépenses, une augmentation de la fiscalité sur l'immobilier, une nouvelle taxe sur les biens de luxe (voitures, yachts, avions privés) ou une hausse de la TVA de deux points à 23% si nécessaire.

En vue de relancer l'économie qui devrait être frappée l'an prochain par la récession, le gouvernement a en outre décidé de réduire les charges sociales des entreprises qui embauchent et a pris des mesures pour garantir les prêts aux PME ou pour stimuler la recherche.

Mais M. Monti a reconnu qu'il était peu probable que "des effets significatifs" soient "perceptibles" sur la croissance pendant le mandat de son gouvernement qui "disparaîtra de la scène" politique une fois sa tâche accomplie, c'est-à-dire à la fin de la législature en 2013.

Le chef du gouvernement, qui veut faire adopter son plan contre la crise avant Noël, a par ailleurs affirmé qu'il pouvait compter sur le soutien de la majorité de la classe politique.

Hormis le parti populiste de la Ligue du Nord et la gauche radicale, les principales formations politiques se sont en effet ralliées à cette cure. Parfois cependant avec un "oui mais" comme le Parti Démocrate (gauche), qui a estimé que ce plan ne répondait "pas à tous ses critères d'équité" et devait être "un peu corrigé".

Votre publicité ici avec IMPACT_medias