DELPHINE MINOUI
La place Tahrir est en fleurs. Ces deux dernières semaines, alors que le sablier des "cent premiers jours" de Mohammed Morsi s'épuisait à folle allure, géraniums, gazon verdoyant et agents de la circulation en uniforme flambant neuf ont miraculeusement poussé sur cet ancien chaudron révolutionnaire, désormais vidé des tentes et vendeurs ambulants qui s'étaient, depuis, réappropriés l'espace. "La vie reprend. On se sent davantage en sécurité. Après le flottement des mois passés, on avait besoin d'un retour à la normale pour que l'activité économique redémarre" , s'enthousiasme Mohammad Mesbah, en foulant les nouveaux pavés.
Pour ce banquier égyptien, dont les bureaux jouxtent l'ex-épicentre de la révolte anti-Moubarak, "c'est la preuve que le nouveau président est capable de tenir ses promesses. Mais gare à la démagogie: le pays a besoin de réformes bien plus profondes qu'un lifting express de la place, et nous restons vigilants sur la voie que...