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Mort du patron de Total: quatre employés placés en garde à vue en Russie

L'enquête se poursuit après le crash meurtrier de l'avion du PDG de Total, Christophe de Margerie. Quatre employés de l'aéroport de Moscou ont été placés en garde à vue. Les enquêteurs russes parlent de "négligence criminelle".

23 oct. 2014, 08:22
Quatre employés de l'aéroport de Moscou, en plus du conducteur du chasse-neige, ont été placés en garde à vue.

Outre le conducteur du chasse-neige, quatre employés de l'aéroport de Moscou ont été placés en garde à vue par les autorités russes dans le cadre de l'enquête sur le crash meurtrier de l'avion du PDG de Total, Christophe de Margerie. Le conducteur du chasse-neige avait déjà été placé en garde à vue pour 48 heures.

Le chef des nettoyeurs de pistes, le responsable du contrôle des vols, l'aiguilleur du ciel "stagiaire" qui contrôlait le décollage de l'avion de Total et son supérieur qui la supervisait, ont été interpellés et placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête, a indiqué jeudi le Comité d'enquête russe.

"Comme le suggère l'enquête, ces personnes n'ont pas respecté les normes de sécurité des vols et de travail au sol, ce qui a conduit à la tragédie. Elles sont détenues en tant que suspects", ajoute-t-elle dans un communiqué.

L'avion du PDG du géant pétrolier Total est entré en collision dans la nuit de lundi à mardi avec un chasse-neige à l'aéroport Vnoukovo de Moscou avant de s'écraser, provoquant la mort de Christophe de Margerie, de deux pilotes et d'une hôtesse de l'air.

"Perdu ses repères"

Le conducteur du chasse-neige, Vladimir Martynenko, n'a toujours pas été présenté devant un juge. Les autorités affirment qu'il était en état d'ébriété au moment de l'accident, ce que dément son avocat.

Dans les premières images de son interrogatoire montrées mercredi par les télévisions publiques russes, M. Martynenko dit avoir "perdu (ses) repères". "Je ne me suis pas rendu compte que j'entrais sur la piste de décollage", déclare-t-il. Son avocat a indiqué mercredi qu'il n'était pas seul à travailler et qu'il faisait partie d'une "colonne de déneigeuses".

Vladimir Martynenko a dû, selon lui, sortir de son véhicule pour vérifier s'il avait heurté un obstacle, prenant un retard de "30 à 40 secondes", suffisant pour "perdre de vue la colonne".

"Le convoi a quitté la piste, mais l'aiguilleur du ciel n'a pas remarqué qu'un véhicule restait encore" sur la piste, a affirmé l'avocat. L'avion a alors percuté le chasse-neige avant de s'écraser sur le dos en bord de piste.

Négligence criminelle

Les enquêteurs russes, qui ont commencé l'analyse des boîtes noires du vol avec leurs homologues français, avaient fustigé la "négligence criminelle" de la direction de l'aéroport, et n'ont pas exclu une responsabilité des contrôleurs aériens.

Selon une source au sein de l'aéroport de Vnoukovo parlant mercredi à l'AFP sous couvert de l'anonymat, l'aiguilleur du ciel qui contrôlait le décollage de l'avion de Total le jour de l'accident était une jeune recrue, embauchée en août.

Elle opérait toutefois sous la supervision d'un contrôleur du ciel réputé, Alexandre Krouglov, connu surtout pour avoir empêché le crash d'un avion en 2007 à Vnoukovo.

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