«Nous étions bloqués depuis plusieurs heures déjà, comme dans une souricière. Dans nos oreilles sifflait le son strident des tirs des snipers positionnés dans les ruelles face à nous. Ce jour-là encore, pas d’hélicoptères dans le ciel pour appuyer notre avancée dans les venelles étriquées de Mossoul-Ouest. Quelques jours plus tôt, les hommes du groupe Etat islamique (EI), qui tiennent la ville depuis 2014, étaient parvenus à abattre un appareil, et les pilotes refusaient de voler par mauvais temps. Nous étions seuls.»
Au milieu de ce déluge figé de sang et de poussière, plombé par le bruit sourd et idiot de la guerre, Antoine Agoudjian fait la seule chose possible dans cette situation. Gardant son calme, immobile, allongé derrière le mur d’une maison en ruine, coincé entre la dizaine d’hommes du bataillon ERB (Emergency Response Batallion), au sein duquel il est intégré depuis déjà plusieurs jours, il attend. «C’est ce...