Comme une simple parenthèse dans sa vie d’opposant, Alexeï Navalny a filé directement au siège de son organisation anticorruption, lundi, après avoir été libéré de prison. L’ennemi politique numéro un de Vladimir Poutine venait de purger ses quinze jours de détention, en raison de son appel à la manifestation interdite du 26 mars, qui avait jeté des dizaines de milliers de personnes dans les rues. Après des années de dissidence, l’avocat de 40 ans s’emploie, même menotté, à entretenir la flamme de la contestation.
Après la reprise en main de l’opinion publique, on croyait celle-ci éteinte. Il n’en est rien. Bien qu’ignoré dans les médias et méprisé par le Kremlin, Alexeï Navalny a su s’ériger en adversaire incontournable du pouvoir. Après la mort de Boris Nemtsov, assassiné en 2015, l’exil forcé de Mikhaïl Khodorkovski, le retrait de l’ex-champion d’échecs Garry Kasparov, réfugié aux États-Unis, lui peut se targuer de ne...