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"Ni le grand soir ni le grand saut", estime la presse suisse

Mai 2012 n'est pas mai 1981, soulignent lundi les éditorialistes romands. Et les Français ont davantage sanctionné Nicolas Sarkozy qu'ils n'ont plébiscité son successeur, pensent-ils à l'instar de leurs confrères alémaniques. Le nouveau venu sait en outre qu'il ne pourra bénéficier d'aucun état de grâce.

07 mai 2012, 06:49
president

"Ce n'est ni le grand soir ni le grand saut. C'est un changement" d'homme, de style, de majorité, "qui épouse aussi le rejet qui n'a cessé de coller au nom de Nicolas Sarkozy", estime "Le Temps", à l'instar notamment du "Tages Anzeiger.

François Mitterrand, "son maître", promettait de "changer la vie, François Hollande ne laisse espérer qu'un changement", relève "La Liberté".

"Election sans illusions"

"La majorité des électeurs a répondu positivement à l'appel au changement du candidat-président 'normal' François Hollande au terme 'd'une élection sans illusions, d'une élection sans espérance'", pense "Le Temps", reprenant les mots d'un "fin observateur politique" de la Ve République.

Le socialiste doit prouver qu'il est plus qu'une solution par défaut, estime la "Basler Zeitung". "L'anti-sarkozysme (...) ne constitue pas un programme". Or la France "fait des manières devant les réformes" nécessaires, comme celle du marché du travail, déjà accomplies par d'autres grands pays de l'UE à l'instar de l'Allemagne sous le social-démocrate Gerhard Schröder.

"Les lendemains s'annoncent pénibles pour François II et la nouvelle majorité de cette France fébrile au sein d'une Europe fragile", souligne le "Quotidien jurassien". "La France de demain sera celle de l'effort collectif, si le pouvoir, fût-il de gauche, veut assainir les déficits, améliorer la croissance, offrir du pouvoir d'achat au peuple".

Or "efforts et sacrifices sont restés les mots tabous" de la campagne, note "Le Temps".

"La situation du nouveau président est d'autant plus inconfortable qu'il doit faire face à deux éléments contradictoires. D'une part ses concitoyens sont de plus en plus impatients devant leur économie qui se dégrade et veulent que le chef de l'Etat leur désigne rapidement des issues de secours. D'autre part, les marges de manoeuvres des Etats sont de plus en plus étroites", constate l'éditorialiste de "La Tribune de Genève" et "24Heures".

Louvoyer en gardant le cap

"Toutefois, François Hollande a démontré durant cette campagne qu'il savait louvoyer tout en ne perdant jamais son cap. Il se pourrait bien que ce défaut apparent (...) devienne une précieuse qualité face à Angela Merkel" qu'il faudra "convaincre d'ajouter plusieurs louches de croissance dans les austères brouets qu'elle prescrit aux Européens".

"Son programme, marqué du sceau de l'économie sociale de marché, doit plus à la social-démocratie qu'à la prise de la Bastille", souligne La Liberté. Pour le "Tages Anzeiger", contrairement à ce que craint la "Neue Zürcher Zeitung", il est faux de penser que le socialiste veut miner les mesures d'économies en Europe.

La "Berner Zeitung" met également en garde. La France vit au-dessus de ses moyens mais n'en parle pas, souligne le journal. "La campagne même de François Hollande portait des marques de déni grotesques de la réalité", dit-il.

Pour "L'Agefi", la victoire de François Hollande, comme les blocages politiques prévisibles en Grèce, "risquent d'avoir des effets déstabilisateurs immédiats et important à l'échelle de l'Union européenne". "Avec des conséquences peu rassurantes pour la Suisse, sur le plan monétaire en particulier".

Sarkozy "grand dans la défaite"

Quant à Nicolas Sarkozy, "il ne laisse pas de traces majeures de son quinquennat: ni réforme fondamentale, ni bâtiment prestigieux, rien", pense le "Quotidien jurassien". Mais il s'est montré "grand dans la défaite", salue "La Liberté".

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