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Nice: vers un acte prémédité

Alors que les gardes à vue suivent leur cours, concernant l'attentat de Nice, la police avance que l'acte aurait pu être réfléchi.

17 juil. 2016, 19:46
Deuil national de trois jours en France.

Repérage des lieux et compte en banque vidé quelques jours avant de passer à l'acte: la piste d'un acte prémédité semble se préciser trois jours après l'attentat du 14 juillet à Nice perpétré par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, dont le profil suscite toujours des interrogations chez les enquêteurs.

Parmi les victimes de ce Tunisien de 31 ans inconnu des services de renseignements, dont la course meurtrière au volant d'un camion a fait 84 morts et plus de 300 blessés, figure une fillette de six ans d'Yverdon-les-Bains, a indiqué dimanche la police vaudoise.

Les autorités suisses et françaises collaborent pour identifier sa mère, portée disparue, alors que le père et les deux autres enfants, de 8 mois et 4 ans, sont hospitalisés et choqués. Une autre Suissesse, 54 ans, venant du Tessin, a péri dans l'attaque.

Le pronostic vital de 18 personnes, dont un enfant, était toujours engagé dimanche.

"Radicalisation rapide"

Selon les premiers témoignages de voisins, l'assaillant semblait avoir un profil de déséquilibré, multipliant les "crises" avec sa famille.

Décrit comme un homme violent, qui buvait de l'alcool, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel se serait, selon le Premier ministre Manuel Valls, radicalisé "très rapidement". Un élément qui expliquerait le fait qu'il soit resté hors des radars des services de renseignements.

Six personnes sont actuellement placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête. Parmi elles figure un Albanais de 38 ans, soupçonné de lui avoir fourni son pistolet 7.65. La garde à vue de sa femme, dont il était séparé, a pris fin dimanche. Aucune charge n'a été retenue contre elle.

Repérages et sms

Selon les premiers éléments de l'enquête, l'homme se serait rendu sur la Promenade des Anglais les 12 et 13 juillet pour faire des repérages au volant de son camion, a rapporté dimanche Europe 1, se basant sur des images des caméras de vidéo-surveillance.

En une semaine, il aurait également vidé son compte et vendu sa voiture la veille du 14 juillet, rapporte une source policière. Il aurait aussi à cette occasion annoncé à son entourage sa radicalisation.

Quelques heures seulement avant de lancer son camion dans la foule, le jeune homme a téléphoné à ses proches et envoyé une photo de lui, sur laquelle il semble "très heureux", a dit son frère.

Le chauffeur-livreur aurait également envoyé des SMS, dont un à l'une des personnes actuellement en garde à vue pour la remercier de lui avoir fourni une arme, selon une source proche de l'enquête.

"Kit idéologique"

Si l'Etat islamique a revendiqué l'attaque, l'enquête n'a officiellement pas permis pour l'heure de découvrir d'éléments faisant état d'une allégeance à l'organisation djihadiste.

Dans une interview au Journal du Dimanche, le Premier ministre Manuel Valls estime toutefois que le caractère islamiste de la tuerie de Nice ne fait aucun doute.

"Daech fournit à des individus déséquilibrés un kit idéologique donnant sens à leurs actes. L'enquête devra le démontrer, mais c'est sans doute le cas de l'attentat de Nice".

Nice, vivier de djihadistes

Cette ville est depuis quelques années un vivier de candidats au djihad au sein d'un département où les réseaux islamistes restent particulièrement actifs. "C'est la ville la plus touchée par le phénomène djihadiste en France", souligne David Thomson, spécialiste du djihadisme en France.

Motif selon lui: le travail de prédication très important effectué depuis 2010 dans les quartiers populaires de Nice par une figure charismatique, Omar Diaby, alias "Omar Omsen", considéré comme le principal recruteur de djihadistes français.

Pouvoir critiqué

Huit mois après avoir décrété l'état d'urgence en France, l'exécutif français continuait par ailleurs d'être la cible de critiques sur sa gestion antiterroriste. Le gouvernement socialiste a appelé samedi "tous les Français patriotes" à venir épauler les forces de sécurité.

Cet appel de Bernard Cazeneuve à rejoindre les réservistes de la police et la gendarmerie est la seule proposition nouvelle lancée par le pouvoir.

L'ancien Premier ministre Alain Juppé et candidat à la primaire de droite pour la présidentielle a de nouveau tiré dimanche à boulets rouges sur le gouvernement en estimant que la France pouvait "faire plus et mieux même si, bien sûr, le risque zéro n'existera jamais".

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