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Nigeria: au moins 58 morts et 140 blessés dans des attentats à Maiduguri

Trois attentats ont fait au moins 58 morts et 140 blessés ce samedi à Maiduguri, l'ancien fief des islamistes de Boko Haram.

07 mars 2015, 15:16
Maiduguri avait été reprise aux islamistes de Boko Haram en début d'année.

La première explosion a eu lieu vers 11h20, lorsqu'une kamikaze a fait exploser sa ceinture d'explosifs sur le marché aux poissons "Baga", tuant au moins 18 personnes, selon Abubakar Gamandai, responsable du syndicat des pêcheurs de l'Etat de Borno, dont Maiduguri est la capitale. "La bombe a fait des ravages car elle a explosé dans un lieu bondé", a déclaré un commerçant, Jamuna Jarmi.

Une heure plus tard, une autre explosion a frappé un second marché de Maiduguri, le "Monday market", faisant au moins 15 morts et semant le chaos. Enfin, vers 13h00, une troisième déflagration a touché un parking situé contre une gare routière très fréquentée. Certains témoins des deux dernières explosions ont également évoqué des kamikazes mais l'information n'a pu être confirmée.

Nombreux enfants parmi les victimes

Abubakar Gamandi, qui se trouvait sur le lieu de la première explosion, s'est ensuite rendu à l'hôpital de Maiduguri pour aider à coordonner les secours, d'où il a fourni un premier bilan de 47 morts et 50 blessés. Un bilan confirmé par une source médicale et le chef d'une milice locale d'autodéfense, Danlami Ajaokuta, dont les combattants assistent l'armée dans ses opérations contre Boko Haram.

Selon des chiffres fournis plus tard par le chef de la police de l'Etat de Borno, Clement Adoda, le bilan serait plus élevé et atteindrait 58 morts et 139 blessés. De nombreux enfants ont été tués.

Depuis 2009, l'insurrection islamiste et sa répression aveugle par les forces de l'ordre nigérianes ont fait plus de 13'000 morts.

Fermeture des commerces

Selon Danlami Ajaokuta, les autorités ont ordonné la fermeture de tous les commerces de la ville, à cause de la nature apparemment coordonnée des attaques, qui en fait craindre d'autres.

Après avoir confirmé les trois explosions, le commissaire à la Justice pour l'Etat de Borno, Kaka Shehu, a accusé Boko Haram de ces tueries, jugeant qu'il s'agissait de représailles après les défaites subies ces dernières semaines. "Les terroristes sont furieux de la façon dont ils ont été repoussés des villes et villages" qu'ils contrôlaient et ils "expriment leur colère", a-t-il commenté.

Elections le 28 mars

Des élections présidentielle et législatives, déjà reportées une première fois car les forces de sécurité disaient ne pouvoir sécuriser le scrutin face à la menace Boko Haram, sont prévues le 28 mars au Nigeria.

Les opérations militaires menées tant par l'armée nigériane que par les militaires tchadiens, camerounais et nigériens ont affaibli les islamistes. Elles rendront peut-être possibles les élections dans certaines zones auparavant contrôlées par les insurgés.

Mais le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, a promis d'empêcher la tenue du scrutin par la violence. Il a ainsi fait craindre que les élections, très disputées et parfois sources de violences à motifs politiques, ne tournent au désastre.

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