La police nigériane a annoncé mardi avoir arrêté un des commandants de Boko Haram. Surnommé le "boucher en chef", il a été capturé au cours d'une opération contre un des camps du groupe islamiste armé dans le Nord-Est.
Mohammed Zakari, âgé de 30 ans, a été arrêté samedi "suite à un assaut majeur des forces de l'ordre contre les activités du groupe" dans la forêt de Balmo, dans l'Etat de Bauchi, dit le communiqué de la police. M. Zakari a participé "au massacre récent de sept personnes, dont des femmes et des enfants" précise le communiqué.
Selon la police, la forêt de Balmo est une des nombreuses bases opérationnelles d'où le groupe extrémiste mène ses attaques sanglantes dans le Nord-Est. Les violences islamistes ont fait plus de 10'000 morts au Nigeria en cinq ans.
L'Etat de Bauchi est un de ceux qui a été le plus durement touché par l'insurrection. M. Zakari n'est pas connu comme étant un des leaders islamistes au Nigeria, mais Boko Haram est un groupe très fracturé, avec des cellules autonomes, qui ont sûrement leurs propres chefs.
Villageois en fuite
Par ailleurs, au moins 38 personnes ont été tuées dans la nuit de lundi à mardi lors d'une attaque de membres présumés du groupe islamiste Boko Haram contre un village du nord-est du Nigeria. Elle a été suivie d'un bombardement de l'armée. Les villageois en fuite ont été pris pour des insurgés par les soldats.
L'attaque est survenue dans le village Dille, dans le district d'Askira Uba. Elle a provoqué l'incendie de toute la localité, dont trois églises, ont précisé les témoins.
Plusieurs dizaines d'hommes en armes à bord de véhicules tout-terrain ou sur des motocycles ont donné l'assaut depuis la forêt voisine.
Quelque 2500 morts en une demi-année
"Nous avons perdu 38 personnes dans des attaques de Boko Haram et des bombardements de l'armée contre des habitants fuyant le village", a indiqué un témoin.
Selon lui, les hommes de Boko Haram sont arrivés dimanche soir et ont ouvert le feu contre les villageois à l'aide de fusils, de grenades et d'explosifs.
Les attaques de la secte islamiste sont quasiment quotidiennes dans cette région. Elles ont fait au moins 2500 morts depuis le début de l'année.