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Nigeria: le chef de Boko Haram annonce qu'il est "toujours présent"

Alors que son remplacement avait été annoncé mardi, le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, a assuré jeudi, dans un message audio, qu'il était "toujours présent". Il ajoute avoir été trompé par certains de ses combattants.

04 août 2016, 13:00
es spéculations sur la disparition de Shekau sont monnaie courante et l'armée nigériane l'a régulièrement déclaré mort.

Le leader de Boko Haram Abubakar Shekau a affirmé jeudi dans un message audio être "toujours présent". L'organisation Etat islamique (EI), auquel le groupe djihadiste nigérian a prêté allégeance, avait pourtant annoncé mardi son remplacement.

Abubakar Shekau, qui dirige le mouvement depuis 2009, affirme avoir été "trompé" par certains de ses combattants et l'EI, à qui il avait prêté allégeance en mars 2015, au point qu'il ne peut "plus les suivre aveuglément".

"Par ce message, nous voulons affirmer que nous n'accepterons plus aucun émissaire (de l'EI), sauf ceux vraiment engagés dans la cause d'Allah", dit-il d'abord d'une voix calme puis, au fil du message, plus animée.

Voix identifiée

Ce message de dix minutes, dont la voix a été identifiée par un journaliste de l'AFP habitué aux déclarations du groupe, n'a pas encore été authentifié par les autorités. Mais "la source de diffusion est très fiable", selon Yan St-Pierre, consultant contre-terrorisme pour Modern Security Consulting.

Abubakar Shekau réagissait directement à l'entretien d'Abou Mosab al Barnaoui dans l'hebdomadaire officiel de l'EI, Al Nabaa, où il était présenté mardi comme le nouveau Wali (chef) du califat de l'Afrique de l'Ouest.

Les spéculations sur la disparition de Shekau sont monnaie courante et l'armée nigériane l'a régulièrement déclaré mort. Sa dernière apparition remonte à mars lorsque, semblant affaibli dans une vidéo postée sur Youtube, il déclarait que "Pour moi, la fin est venue".

 

Division publique

Blessé à l'estomac au moment de cette vidéo, selon des sources proches de la mouvance djihadiste, Shekau n'avait ensuite donné aucun signe de vie, et on le disait soit mort, soit en incapacité de se diriger le groupe.

"On voyait déjà d'un point de vue stratégique que le groupe était fortement divisé", analyse Yan St-Pierre. "Maintenant la division est publique et le linge sale n'est plus lavé en famille".

Abubakar Shekau a pris la tête de Boko Haram après l'exécution de son leader historique Mohammed Yusuf par les forces de l'ordre en 2009, qui avait marqué le début d'une vague de violences ayant fait quelque 20'000 morts et 2,6 millions de déplacés dans toute la région du lac Tchad.

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