Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Nigeria: les islamistes de Boko Haram ont pris la ville où ils avaient enlevés 200 lycéennes

Les islamistes de Boko Haram se sont emparés vendredi de la ville de Chibok, dans le nord-est du Nigeria. Là-même où ils ont enlevé plus de 200 lycéennes en avril dernier.

14 nov. 2014, 16:46
Boko Haram avait enlevé 200 lycéennes en avril dernier à Chibok. Le groupe est revenu pour prendre la ville entière.

Chibok, la ville du nord-est du Nigeria où ont été enlevées 276 lycéennes en avril, est tombée jeudi aux mains des islamistes de Boko Haram, a-t-on appris vendredi. Les autorités avaient promis à maintes reprises d'y envoyer des renforts.

"Chibok a été prise par Boko Haram", a déclaré le pasteur Enoch Mark, dont la fille et la nièce font partie des 219 lycéennes toujours aux mains des insurgés. Le rapt de Chibok, survenu le 14 avril dans le sud de l'Etat de Borno, fief historique du groupe islamiste, dont l'insurrection a fait 10'000 morts au Nigeria depuis cinq ans, avait provoqué une vague d'indignation à travers le monde.

Echanges de tirs et fuites

Selon le pasteur Mark et Ali Ndume, sénateur de la région, l'attaque de cette ville de l'Etat de Borno a eu lieu jeudi vers 16h (heure locale et suisse). Le sénateur Ndume a dit avoir reçu des appels d'habitants de Chibok en fuite, lui affirmant que la ville était maintenant sous le contrôle des islamistes.

"Il n'y a plus de lignes téléphoniques à Chibok, c'est pour ça que ces nouvelles ont mis du temps à me parvenir", a-t-il expliqué. Lors de l'assaut de la ville, il y a eu des échanges de tirs entre les islamistes et les soldats, soutenus par la milice locale, selon M. Mark. "Certains d'entre nous ont réussi à fuir, tous les pylônes de télécommunications ont été détruits pendant l'attaque avec des roquettes", a-t-il expliqué.

Deux nouvelles villes contrôlées

Juste avant la prise de Chibok, jeudi deux nouvelles villes sont aussi tombées aux mains des islamistes, dans l'Etat voisin d'Adamawa. Ils ont pris le contrôle des villes de Hong et de Gombi, se rapprochant ainsi de Yola - capitale de l'Etat d'Adamawa - à une centaine de kilomètres de là, après avoir été chassés par des milices locales de Mubi, carrefour commercial de cette région qu'ils avaient pris il y a deux semaines.

L'armée nigériane, qui semble impuissante face à la progression fulgurante de Boko Haram, a perdu un hélicoptère. L'engin s'est écrasé jeudi vers 22h à proximité de l'Université de sciences et technologie Modibbo Adama de Yola, tuant les trois personnes qui se trouvaient à son bord, sans que les causes du crash aient été dévoilées.

Détérioration permanente

Tout au long de ces derniers mois, les anciens de Chibok, contactés par téléphone, ont répété que les conditions de sécurité se détérioraient dans la ville et ses alentours. Un responsable des services de sécurité dans cette région avait prévenu, le mois dernier, que la chute de Chibok était imminente.

Selon Pogo Bitrus, le chef des anciens de Chibok, Boko Haram devait avoir des informateurs sur place, les islamistes ayant attaqué la ville à un moment où elle était particulièrement vulnérable. "Chibok est une ville fantôme, Boko Haram y règne en maître", a confié M. Bitrus.

Contre-offensive prévue

Mais les miliciens préparent une contre-offensive et des soldats ont été déployés à Damboa, à moins de 40 kilomètres de là. "Ils vont reprendre Chibok, je vous l'assure", a-t-il affirmé.

"La chute de Chibok, après tout ce qui s'y est passé, souligne le chaos dans lequel on se trouve", a déploré Emman Usman Shehu, un des militants du mouvement #Bringbackourgirls, basé à Abuja.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias