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Nigeria: plusieurs conducteurs de taxi-moto tués dans un attentat près d'une église

Au moins vingt personnes ont été tuées dans un attentat près d'une église dans le nord du Nigeria dimanche.

08 avr. 2012, 16:42
People gather at the site of a bomb explosion at a road in Kaduna, Nigeria on Sunday, April 8, 2012. An explosion Kaduna in central Nigeria that has seen hundreds killed in religious and ethnic violence in recent years, causing unknown injuries as diplomats had warned of possible terrorist attacks over the Easter holiday, police said.(AP Photos/Emma Kayode)

Au moins vingt personnes ont été tuées dimanche par un attentat à la bombe près d'une église à Kaduna, dans le nord du Nigeria, a indiqué un responsable des secours. Le pays le plus peuplé d'Afrique est en proie à de fréquentes attaques d'islamistes.

L'attentat n'a pas été revendiqué dans l'immédiat. Mais la cible apparente visée - un lieu de culte catholique - et sa date - le jour de Pâques - pointe dans la direction de Boko Haram, secte islamiste radicale responsable d'une série d'attaques meurtrières contre des églises à Noël.

Les circonstances exactes de l'attentat n'étaient pas claires dans un premier temps. Selon le responsable des services de secours, qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat, il s'est agi de deux voitures piègées.

"Nous avons maintenant vingt morts dans une double explosion. Les bombes dissimulées dans deux voitures ont explosé juste en face de l'église", a-t-il déclaré, précisant que la majorité des victimes étaient des conducteurs de taxi-moto.

Patrouilles renforcées

Mais selon un policier interrogé sur place, un kamikaze conduisant une voiture bourrée d'explosifs a été stoppé à un barrage près d'une première église, a fait marche arrière et s'est dirigé vers une autre église avant d'actionner sa bombe devant un hôtel voisin.

Les forces de sécurité ont renforcé leurs patrouilles dans les zones-clés, notamment à Abuja, où des soldats ont été envoyés pour renforcer les policiers stationnés près des églises, a constaté l'AFP.

Le président nigérian Goodluck Jonathan avait exhorté samedi le pays à faire face aux défis du moment. "Mon message à la Nation est que nous devons continuer à avoir foi en notre capacité collective à surmonter tous les défis actuels. En tant que peuple croyant nous ne devons jamais succomber au désespoir", avait indiqué le chef de l'Etat nigérian, un chrétien du sud.

Sécurité augmentée

Les autorités avaient augmenté la sécurité dans tout le pays pour prévenir toute attaque de Boko Haram durant les fêtes de Pâques. "Nous avons des informations selon lesquelles ces terroristes prévoient des attaques majeures à Kano, comme ils l'ont fait en janvier", avait déclaré mercredi le lieutenant Iweha Ikedichi, porte-parole d'une force spéciale déployée à Kano.

La grande métropole du nord avait été secouée le 20 janvier par une série d'assauts coordonnés revendiqués par Boko Haram ayant fait 185 morts.

"Ils prévoient des attaques durant le week-end Saint, durant les célébrations de Pâques et pour cette raison nous avons intensifié nos opérations", avait expliqué le lieutenant Ikedichi.

Les activités de plus en plus meurtrières de Boko Haram montrent peu de signes d'essoufflement en dépit d'une tentative le mois dernier d'organiser des discussions indirectes avec le gouvernement mais qui ont avorté.

Condamnation du pape

Dans son message pascal, le pape Benoît XVI a condamné dimanche les "attaques terroristes sanglantes" qui touchent notamment les églises chrétiennes du Nigeria, un pays de 160 millions d'habitants, également répartis entre musulmans (majoritaires dans le nord) et chrétiens (essentiellement dans le sud).

Le cardinal français Jean-Louis Tauran, responsable du dialogue interreligieux au Vatican, avait salué cette semaine à son retour du Nigeria sa volonté de dialogue interreligieux de la majorité des Nigérians.

Mises en garde

La semaine dernière, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis avaient mis en garde leurs ressortissants vivant au Nigeria, en prévision d'éventuelles violences durant les fêtes de Pâques.

Sur son site internet, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) rappelle que des attentats et des affrontements violents ont fait de nombreux morts dans plusieurs Etats du nord et que de nouvelles violences "ne sont pas à exclure". "La fréquentation des lieux publics et populaires ainsi que des sites religieux requiert donc une prudence particulière", relève-t-il.

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