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Niveau d'alerte relevés à Washington et à Séoul

Les menaces de Pyongyang commencent à être entendues: la Corée du Sud et les Etats-Unis ont relevé leur état d'alerte. Ils jugent maintenant très probable un tir de missile.

10 avr. 2013, 15:08
Pris pour des "gesticulations" il y a encore quelques jours, les menaces du Nord commencent à être entendues.

La Corée du Sud et son allié américain ont relevé mercredi leur niveau d'alerte, a indiqué à l'agence sud-coréenne Yonhap un responsable militaire. Séoul a jugé la possibilité d'un tir de missile par Pyongyang "très élevée", à l'approche de plusieurs anniversaires pour le régime communiste.

Le commandement intégré des forces américaines et sud-coréennes a relevé de 3 à 2 son niveau d'alerte, signalant une "menace vitale", a précisé cette source sous couvert d'anonymat. Le niveau 1 est synonyme de guerre. Cette échelle concerne les dispositifs de surveillance et de renseignement militaires et non une mise en alerte opérationnelle des armées.
 
Un tir de missile peut se produire "à n'importe quel moment à partir de maintenant", a déclaré le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Yun Byung-se, mettant en garde Pyongyang contre les nouvelles sanctions de l'ONU qu'un tel acte entraînerait.
 
Le renseignement militaire sud-coréen affirme que le Nord est prêt à effectuer un tir de missile qui pourrait survenir autour du 15 avril, jour de la naissance du fondateur de la République démocratique populaire de Corée, Kim Il-sung, décédé en 1994.
 
Le régime communiste s'apprête également à célébrer le premier anniversaire de l'arrivée officielle au pouvoir de Kim Jong-un et le 20e anniversaire de l'avènement de son père, Kim Jong-il.
 
Kerry à Séoul
 
Le tir pourrait également coïncider avec la visite à Séoul vendredi du secrétaire d'Etat américain John Kerry et du secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen.
 
Ignorant les mises en garde de son voisin et allié chinois, le régime nord-coréen a déployé la semaine dernière sur sa côte orientale deux missiles Musudan, d'une portée théorique de 4000 kilomètres, soit la capacité d'atteindre la Corée du Sud, le Japon ou l'île américaine de Guam, selon Séoul.
 
En déplacement à Rome, le secrétaire général de l'ONU, le Sud-Coréen Ban Ki-moon, a lancé un appel à l'apaisement, en jugeant le niveau des tensions "très dangereux".
 
Japon "en état d'alerte"
 
Le Japon s'est également déclaré mercredi "en état d'alerte" pour intercepter tout missile menaçant l'archipel. La veille, des missiles Patriot ont été déployés dans le centre de Tokyo et autour de la capitale. Des batteries d'intercepteurs devaient aussi être mises en place sur l'île méridionale d'Okinawa.
 
En Chine, le plus important poste frontière avec la Corée du Nord à Dandong (nord-est) est fermé aux groupes de touristes, selon un responsable des douanes de cette ville. Celui-ci a ajouté que la frontière restait ouverte pour les affaires. De son côté, une responsable d'une agence de voyages de Dandong a précisé que la décision avait été prise par la Corée du Nord.
 
Le ministère chinois des Affaires étrangères a reconnu que des agences de tourisme avaient récemment annulé des voyages prévus en Corée du Nord, mais il n'a pas confirmé de fermeture de la frontière pour les touristes.
 
Menaces répétées
 
La Corée du Nord a multiplié ces dernières semaines les déclarations belliqueuses. Mardi, elle a une nouvelle fois agité le spectre d'une guerre "thermonucléaire" et a conseillé aux étrangers en Corée du Sud de partir.
 
Elle avait déjà averti les pays étrangers possédant une mission diplomatique à Pyongyang qu'elle ne serait plus en mesure de garantir leur sécurité à compter du 10 avril.
 
Pyongyang a en outre retiré les 53'000 employés nord-coréens du site industriel intercoréen de Kaesong, situé sur son sol, dont l'accès était déjà interdit depuis le 3 avril aux travailleurs sud-coréens.
 
Cyberattaque
 
L'agence militaire des renseignements de Corée du Nord a été désignée par Séoul comme responsable de la vaste cyberattaque contre des réseaux informatiques sud-coréens le 20 mars. Plusieurs chaînes de télévisions et des banques avaient notamment été touchées.
 
L'analyse des codes d'accès et des codes malveillants utilisés lors des attaques a révélé que la source se trouvait au Bureau général de reconnaissance de la Corée du Nord, a précisé l'Agence sud-coréenne de sécurité Internet (KISA), un organisme d'Etat.
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