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Norvège: témoins et experts décrivent la bombe de Breivik

Un vigile et un expert en explosifs ont décrit mardi devant le tribunal d'Oslo l'explosion de la bombe d'Anders Behring Breivik qui a fait huit morts et des dizaines de blessés l'an dernier près du siège du gouvernement norvégien.

24 avr. 2012, 17:33
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Experts et témoins se sont succédé à la barre du tribunal d'Oslo mardi pour décrire, avec des détails souvent effroyables, les effets de la bombe d'Anders Behring Breivik. L'explosion avait fait huit tués l'an dernier dans la capitale norvégienne.

"Le corps a été complètement déchiqueté", a dit le médecin en chef de l'Institut norvégien de la santé Arne Stray-Pedersen. Dans une présentation difficilement soutenable alternant croquis anatomiques et photos de "projectiles", il a exposé le résultat des autopsies effectuées sur quatre des cadavres.

Employés des ministères ou passants infortunés, huit personnes sont décédées et neuf autres ont été grièvement blessées le 22 juillet 2011 dans l'explosion d'une camionnette remplie d'explosifs qu'Anders Behring Breivik avait garée près du siège du gouvernement.

"Dans le quartier des ministères, on a retrouvé plusieurs centaines de morceaux de corps", a précisé mardi un expert de la police, Ole Morten Stoerseth.

Familles présentes

Dans le prétoire, des familles endeuillées étouffaient leurs sanglots ou s'enlaçaient tandis que l'accusé, lui, n'affichait aucune émotion comme c'est le cas depuis le début de son procès le 16 avril.

Le 22 juillet, l'extrémiste de droite avait placé une bombe de 950 kg, fabriquée à base d'engrais, de diesel et d'aluminium, au pied même de la tour abritant les bureaux du Premier ministre travailliste Jens Stoltenberg, alors absent.

"Zone de guerre"

"Il y a eu un énorme rugissement. (...) Le plafond au-dessus de nous a remué comme une vague, comme si c'était de l'eau", a dit un agent de sécurité dans le quartier des ministères, Tor Inge Kristoffersen.

Ancien militaire ayant servi au Moyen-Orient et dans les Balkans, il a comparé le quartier des ministères à une "zone de guerre" dans les semaines qui ont suivi l'attentat.

Après les attaques, des voix critiques se sont élevées pour s'étonner qu'un véhicule puisse être garé si près d'un tel centre névralgique.

M. Kristoffersen a rappelé que des travaux, envisagés dès 2006, étaient en cours pour interdire la circulation dans la rue conduisant au bâtiment, mais qu'en attendant, "les mauvais stationnements" étaient fréquents à cet endroit. "On chasse des voitures de là tous les jours", a-t-il affirmé.

Confusion

Spécialiste des explosifs dans une agence gouvernementale, Svein Olav Christensen a lui expliqué que la bombe avait dégagé une énergie comparable à l'équivalent de 400 à 700 kg de TNT.

"La charge principale est facile à fabriquer", a-t-il dit. Mais "le détonateur est plus difficile" à faire, a-t-il ajouté.

Après l'attentat, Anders Behring Breivik s'était rendu sur l'île d'Utoeya où il avait ouvert le feu sur de jeunes travaillistes réunis pour un camp d'été, faisant 69 tués supplémentaires.

Egalement appelé à la barre, le chef des opérations de la police Thor Langli a décrit la confusion après l'explosion, avec des messages contradictoires suggérant l'existence de deux suspects et des indications sur la présence possible d'autres explosifs.

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