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Nouveau procès pour le médecin qui a aidé à débusquer Ben Laden

Condamné l'an dernier à 33 ans de prison par un tribunal tribal du Pakistan après avoir aidé la CIA à localiser Oussama ben Laden, le médecin Shakeel Afridi aura droit à un nouveau procès.

29 août 2013, 16:48
Oussama ben Laden a été tué dans un raid d'un commando américain en mai 2011.

La justice pakistanaise a ordonné jeudi un nouveau procès pour un médecin condamné l'an dernier à 33 ans de prison après avoir aidé la CIA à localiser Oussama ben Laden.

Le chirurgien Shakeel Afridi avait été condamné en mai 2012 à 33 ans de prison par un tribunal tribal du district semi-autonome de Khyber. Il était accusé de "trahison" après avoir mené une fausse campagne de vaccination à Abbottabad, la ville où se terrait le chef d'Al-Qaïda avec ses femmes et ses enfants, afin de prélever leur ADN. Or, selon l'avocat de Afridi, ce tribunal n'avait pas les prérogatives pour condamner son client à une si longue peine d'emprisonnement.

Condamné pour des liens avec un groupe islamiste

Officiellement, il n'avait pas été condamné pour cette fausse campagne organisée par la CIA, mais pour ses liens présumés avec un groupe islamiste armé. Ce dernier avait perpétré de nombreux enlèvements dans le district de Khyber, où vivait le chirurgien qui a d'ailleurs toujours nié ces accusations.

Reste que c'est cette fausse campagne qui aurait convaincu le renseignement américain de la présence d'Oussama Ben Laden à Abbottabad, une ville située à une centaine de kilomètres seulement de la capitale Islamabad. Shakeel Afridi avait été arrêté par les services de renseignement pakistanais peu après le raid fatal à Oussama ben Laden, mené le 2 mai 2011 par un commando de Navy SEALs, des soldats d'élites américains, à Abbottabad.

Un traître au Pakistan

Les autorités pakistanaises avaient considéré cette opération comme une violation de leur "souveraineté nationale". Epilogue qui a fortement entaché les relations entre Washington et Islamabad. En représailles à cette condamnation, les Etats-Unis avaient suspendu le versement au pays d'une aide de 33 millions de dollars (environ 31 millions de francs).

L'ex-secrétaire à la Défense, Leon Panetta, avait confirmé publiquement que Shakeel Afridi, aujourd'hui écroué dans une prison de Peshawar, travaillait pour le renseignement américain. Révélation qui lui a valu d'être considéré comme un "traître" dans son pays d'origine.

Travail humanitaire touché

L'affaire Afridi a depuis affecté le travail de certaines ONG étrangères, soupçonnées par le gouvernement de faire de l'espionnage. Une campagne de vaccination contre la poliomyélite, - maladie encore endémique dans seulement trois pays à travers le monde dont le Pakistan - en a notamment pâti.

Dans les zones tribales du nord-ouest du pays, un repaire de talibans et d'autres groupes islamistes armés proche d'Al-Qaïda, la méfiance à l'égard des campagnes de vaccination a décuplé depuis l'affaire Afridi. Pire, plus d'une vingtaine de personnes travaillant pour des campagnes anti-polio ont été tuées depuis un peu plus d'un an dans le pays.

 
 
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