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Nouvelle menace sur l'Irak: le "calife" réclame allégeance

Alors que le Parlement irakien doit se réunir mardi, les politiques peinent à faire front commun.

06 juil. 2014, 18:41
Les combattants ont paradé kalachnikovs, fusils d'assaut et lance-roquettes à la main.

L'Irak s'enfonce dans la crise. Alors que le Parlement doit se réunir mardi, les politiques peinent à faire front commun. S'ajoute l'offensive des militants de l'Etat islamique (EI) emmenée par le "calife" Baghdadi qui, ce week-end, a réclamé allégeance à tous les musulmans.

Les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont proclamé il y a une semaine l'établissement d'un califat sur les territoires qu'ils ont conquis en Irak et en Syrie voisine. Ils ont ensuite changé le nom de leur groupe en "Etat islamique" (EI).

Ils ont aussi proclamé Abou Bakr al-Baghdadi comme "calife" et donc "chef des musulmans partout" dans le monde. Ce dernier est apparu pour la première fois au grand jour vendredi, un changement de stratégie pour cet habitué à agir dans l'ombre.

Il s'est exprimé lors d'un prêche à Mossoul (nord), la deuxième ville du pays, conquise aux premières heures de l'offensive de l'EI. Le lendemain, une vidéo était postée sur les sites jihadistes.

Dans ce document, qui n'a pu encore être authentifié, Baghdadi déclare: "Je suis le Wali (leader) désigné pour vous diriger, mais je ne suis pas meilleur que vous. Si vous pensez que j'ai raison, aidez-moi et si vous pensez que j'ai tort conseillez-moi et mettez-moi sur le droit chemin (...) Obéissez-moi tant que vous obéissez à Dieu en vous", a-t-il ajouté.

Prêche "pas logique"

"Le prêche de Baghdadi n'est pas logique pour ce qui est de la sécurité, mais il l'est tout à fait dans le contexte de sa lutte avec Al-Qaïda pour la direction du jihad au niveau mondial", souligne Will McCants, ancien conseiller au département d'Etat américain.

L'annonce de l'établissement du califat par ces jihadistes, accusés des pires atrocités, a suscité plus d'indignation que de ralliement parmi les groupes islamistes. Ces derniers aspirent pourtant à l'édification d'un Etat fondé sur la charia.

Ambitions personnelles

Mais il risque d'agir comme un aimant pour les plus fanatiques. Pour autant, la classe politique irakienne semble incapable de prendre la mesure du danger et de mettre de côté divergences et ambitions personnelles.

Mardi passé, la séance inaugurale du nouveau Parlement s'est révélée désastreuse, les députés s'invectivant ou quittant la salle. L'assemblée doit se réunir ce mardi pour tenter de se choisir un président, puis élire un président de la République chargé de désigner le prochain Premier ministre.

Maliki soutenu par l'Iran

Très contesté, le chef du gouvernement sortant Nouri al-Maliki, au pouvoir depuis 2006, a assuré vendredi qu'il ne renoncerait "jamais" à présenter sa candidature. Pourtant, si son bloc est arrivé en tête des législatives, son autoritarisme et son choix de marginaliser les minorités sunnites et kurdes limitent ses capacités de rassemblement.

L'Iran soutient la candidature de Nouri al-Maliki comme Premier ministre. Il s'accommodera d'une autre personnalité si le Parlement irakien le décide, a déclaré dimanche le vice-ministre iranien des Affaires étrangères à la chaîne de télévision iranienne en arabe "Al-Alam".

La situation politique est d'autant plus critique que le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani a décidé d'organiser un référendum en vue de l'indépendance de cette région autonome. Ce projet est critiqué par les Etats-Unis et vivement dénoncé par M. Maliki.

Des têtes tombent

Sur le terrain, les forces gouvernementales ne progressent pas. Cela en particulier à Tikrit (nord), ancien bastion de Saddam Hussein où elles ont lancé une contre-offensive il y a huit jours.

Alors que les autorités avaient déjà annoncé le 18 juin une série de limogeages parmi les hauts commandants de l'armée, un porte-parole de M. Maliki a indiqué samedi soir que le commandant des forces terrestres Ali Ghaidan avait été "mis à la retraite", de même que le chef de la police fédérale Mohsen al-Kaabi.

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