L'offensive israélienne se poursuivait samedi matin dans la bande de Gaza avec de nouveaux raids aériens qui ont fait au moins treize victimes palestiniennes supplémentaires. Cette nouvelle vague de frappes porte à près de 120 le nombre de Palestiniens tués en cinq jours d'opération.
Selon les autorités médicales palestiniennes, près de 80 civils, dont 23 enfants, ont succombé aux bombardements qui visent, sans succès pour l'instant, à faire cesser les tirs de roquettes de Gaza vers Israël. Plus de 600 Palestiniens ont également été blessés depuis le début de l'opération israélienne "Protective Edge".
D'après des sources officielles gazouies, les frappes de samedi ont notamment touché des mosquées et des habitations de responsables du Hamas sur l'ensemble du territoire.
Vendredi, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait averti que l'armée israélienne avait frappé un millier de cibles et que d'autres attaques "sont encore à venir". "Aucune pression internationale ne nous empêchera de frapper les terroristes qui nous attaquent", avait-il assuré.
Obama désavoué
Dans un entretien téléphonique avec M. Netanyahou, le président américain Barack Obama avait pourtant proposé sa médiation pour tenter de rétablir le calme, exprimant "sa crainte d'une escalade".
"Les Etats-Unis restent prêts à faciliter une cessation des hostilités, y compris le retour à l'accord de cessez-le-feu de novembre 2012", a ajouté la Maison-Blanche. Toutefois, Washington considère toujours le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, comme une "organisation terroriste".
Les Etats-Unis envisagent d'utiliser leurs réseaux au Moyen-Orient pour "essayer de parvenir à la fin des tirs de roquettes à partir de Gaza et, comme nous l'avons vu ce matin, à partir du Liban", a expliqué vendredi le porte-parole de la Maison-Blanche.
Jeudi, pendant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon avait appelé à un cessez-le-feu. Mais aussi bien M. Netanyahou que le dirigeant du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, ne semblent disposés à une trêve pour le moment.
Pluie de roquettes
Ce nouveau conflit est le plus meurtrier depuis l'opération "Pilier de Défense" en novembre 2012, qui visait déjà à faire cesser les tirs à partir de l'enclave palestinienne. Les tirs de part et d'autre avaient alors provoqué la mort de 177 Palestiniens et de six Israéliens.
Selon l'armée israélienne, le Hamas et le Jihad islamique, un groupe radical allié, ont tiré en cinq jours environ 660 obus et roquettes, dont 140 ont été interceptés par le système de défense antimissiles Iron Dome. Ils n'ont fait aucun mort, mais une dizaine de blessés.
Le Hamas a revendiqué quatre tirs de roquettes contre l'aéroport international Ben Gourion, dans la périphérie de Tel Aviv, et a mis en garde les compagnies étrangères contre "les dangers" d'atterrir en Israël. L'aéroport n'a pas été touché, mais ses opérations ont été interrompues pendant quelques minutes.
Meurtre de trois étudiants
Cet engrenage des violences a été enclenché après l'enlèvement et le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, attribués par Israël au Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem par des extrémistes juifs.
La confrontation menace de s'élargir sur le front nord d'Israël après un tir de roquette à partir du Liban, qui n'a pas fait de victimes. L'artillerie israélienne a riposté, visant les environs d'un village du sud du Liban, avant que le calme ne revienne.
A Jérusalem-Est et en Cisjordanie, ce deuxième vendredi du ramadan a été relativement calme. Redoutant des violences, la police israélienne avait de nouveau restreint l'accès à l'esplanade des mosquées. Seuls 12'000 croyants y sont allés prier.
Dans le nord d'Israël, 4000 Arabes israéliens ont manifesté près de Nazareth contre "les crimes de guerre israéliens" à Gaza.