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Nouvelles manifestations pro-Morsi, l'ultimatum du pouvoir expire

Les partisans du président islamiste destitué Mohamed Morsi ont appelé dimanche à de nouvelles manifestations en Egypte alors qu'expire un ultimatum de fait. Les autorités s'apprêtent à disperser de force leurs sit-in sur deux places du Caire.

11 août 2013, 19:41
Les Frères musulmans ont appelé leurs partisans à venir grossir les rangs des sit-in au Caire pour une marche "pacifique" vendredi.

Barricadés avec femmes et enfants, ils réclament depuis plus d'un mois le retour au pouvoir du premier président égyptien élu démocratiquement, déposé et arrêté par l'armée le 3 juillet après des manifestations monstres réclamant son départ.

Le nouveau gouvernement intérimaire mis en place par les militaires a promis des élections pour début 2014, mais menace de déloger de force les pro-Morsi des places Rabaa al-Adawiya et Nahda après les fêtes de fin du mois de ramadan, qui s'achèvent dimanche soir.

La communauté internationale, Union européenne et Etats-Unis en tête, a multiplié les tentatives de médiation ces 10 derniers jours, en vain pour l'heure. Elle redoute un bain de sang: en un mois, plus de 250 personnes, pour l'essentiel des manifestants pro-Morsi, ont été tuées dans des affrontements avec les forces de l'ordre et des partisans du nouveau pouvoir.

L'Alliance contre le coup d'Etat et pour la démocratie a appelé dimanche ses partisans à "10 marches" dans toute la capitale pour "défendre la légitimité des élections".

Ce groupe, qui organise les sit-in de Rabaa et Nahda, est dirigé principalement par les Frères musulmans, l'influente confrérie islamiste de M. Morsi qui avait remporté les législatives de 2011, après la chute de Hosni Moubarak.

Libération de Morsi exigée

Les Frères musulmans, qui répètent à l'envi que leurs manifestations sont pacifiques, réclament la libération de M. Morsi et des principaux dirigeants de la confrérie arrêtés depuis le 3 juillet - certains seront jugés le 25 août notamment pour incitation au meurtre - et la restauration du président et de la Constitution suspendue par les militaires.

De son côté, le gouvernement intérimaire mis en place par le chef de l'armée et véritable homme fort du pays, le général Abdel Fatah al-Sissi, propose seulement aux Frères musulmans de participer au processus électoral.

Ahmed al-Tayyeb, le grand imam de la mosquée et de l'université d'Al-Azhar au Caire, la principale institution sunnite au monde, a appelé dimanche à la réconciliation nationale et assuré qu'il avait invité toutes les parties à venir négocier un compromis lundi.

Il y a peu de chances que les Frères musulmans acceptent, l'imam al-Tayyeb ayant ouvertement pris fait et cause pour le général al-Sissi le 3 juillet.

Le pouvoir intérimaire, relayé par la presse égyptienne quasi unanime, accuse les Frères musulmans d'être des "terroristes", d'avoir stocké des armes automatiques sur les deux places et de se servir des innombrables femmes et enfants qui s'y trouvent comme de "boucliers humains".

Islamistes tués dans le Sinaï

Les opposants à M. Morsi, dont des millions ont manifesté dans tout le pays le 30 juin, poussant l'armée à son coup de force, lui reprochent d'avoir accaparé tous les pouvoirs au seul profit des Frères musulmans et d'avoir achevé de ruiner une économie déjà exsangue.

Alors que tous les regards sont tournés vers Le Caire, au moins huit islamistes ont été tués dans des raids aériens sur le Nord-Sinaï samedi soir et un dépôt d'armes a été détruit, ont affirmé dimanche l'armée égyptienne et des habitants.

La région du Sinaï est majoritairement peuplée de bédouins, qui entretiennent depuis longtemps des relations difficiles avec le pouvoir central. Les combattants islamistes y ont multiplié les attaques depuis la destitution début juillet par l'armée du président Morsi.

Un groupe jihadiste a par ailleurs affirmé samedi qu'un drone israélien avait tué la veille dans le Sinaï égyptien quatre de ses combattants s'apprêtant à attaquer Israël. Les médias officiels ont toutefois assuré qu'il s'agissait d'une frappe de l'armée égyptienne.

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