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Nucléaire iranien: les négociations avaient déjà commencé à Oman

Des négociations avaient commencé il y a des mois à Oman concernant les accords du nucléaire iranien. Un haut responsable américain a révélé lundi que John Kerry avait peur d'un échec des négociations à Genève.

26 nov. 2013, 21:27
Oman, entre les Emirats Arabes Unis, l'Arabie saoudite et le Yémen.

Le chef de la diplomatie américaine est rentré lundi soir d'un voyage à Genève et à Londres. Il va maintenant devoir défendre devant un Congrès sceptique l'accord scellé dans la nuit de samedi à dimanche entre l'Iran et les grandes puissances, a confié à quelques journalistes, dans l'avion de M. Kerry, un diplomate du département d'Etat.

La conclusion d'un "plan d'action" entre Téhéran et les pays du P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) résulte également de négociations secrètes entre des responsables de la Maison Blanche et du département d'Etat et des responsables iraniens. Elles se sont tenues ces derniers mois dans le sultanat d'Oman, a révélé le diplomate.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a confirmé mardi l'existence de discussions secrètes. Il n'a pas donné de détails sur ces négociations, ni sur la date à laquelle elles ont débuté. Le ministre a toutefois précisé que ces discussions n'avaient pas porté sur un éventuel rapprochement avec Washington.

Contacts directs

Oman, seul pays du Golfe a entretenir de bonnes relations avec l'Iran, a joué un rôle important d'intermédiaire. John Kerry était impliqué depuis longtemps dans ce processus, notamment quand il était président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, avant qu'il ne devienne secrétaire d'Etat le 1er février.

Lors d'un voyage à Mascate, le sénateur Kerry était chargé de voir si Oman souhaitait aider à faciliter des contacts directs entre Américains et Iraniens, a affirmé le responsable du département d'Etat. Mais il n'a pas dit si M. Kerry avait alors vu des responsables iraniens, avant sa première rencontre publique en septembre à l'ONU avec M. Zarif.

Un autre responsable américain avait fait état au cours du week-end d'un "petit nombre de discussions bilatérales avec les Iraniens depuis l'élection du président (Hassan) Rohani" en juin. Il confirmait des révélations du site internet Al-Monitor.

"Ça passe ou ça casse"

Selon Al-Monitor, qui cite d'autres responsables américains, les contacts directs ont eu lieu "à plusieurs reprises". Ils ont été menés par le numéro 2 du département d'Etat, William Burns, ancien négociateur en chef sur le nucléaire iranien et par le conseiller à la sécurité nationale du vice-président Joe Biden, Jake Sullivan.

Les Etats-Unis et l'Iran n'ont plus de relations diplomatiques depuis avril 1980, dans la foulée de la Révolution islamique de 1979 et de la prise d'otages à l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran entre novembre 1979 et janvier 1981. La Suisse défend les intérêts américains en Iran.

Arrivé samedi matin pour près de 20 heures de négociations marathon, M. Kerry n'a pas été certain jusqu'aux "premières heures du petit matin" dimanche qu'une entente puisse être conclue, a raconté le diplomate américain.

Elle a finalement été annoncée à 03h00 à Genève. Une dernière réunion trilatérale après minuit entre la cheffe de la diplomatie européenne Catherine Ashton, M. Kerry et M. Zarif a été décisive: "C'était 'ça passe ou ça casse'", a-t-il confié.

Par ailleurs, la Maison-Blanche a mis en garde mardi le Congrès contre le vote de nouvelles sanctions économiques visant l'Iran, qui seraient à ses yeux contre-productives après l'accord sur le programme nucléaire iranien.

Et les Etats-Unis ont également sollicité l'aide de Téhéran pour retrouver Robert Levinson, un Américain porté disparu en mars 2007 en Iran.

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