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Nucléaire iranien: nouvelle rencontre mercredi à Genève

L'Iran et le groupe des le groupe des "5+1" se réunit pour la troisième fois à Genève pour trouver un accord sur le nucléaire iranien.

18 nov. 2013, 11:32
Palais des Nations Genève

L'Iran et les grandes puissances se retrouvent une nouvelle fois mercredi à Genève pour tenter de trouver un accord qui a rarement paru si proche sur le programme nucléaire de la République islamique. Cette troisième réunion en cinq semaines est entourée d'une pression énorme.

Enjeu des discussions: commencer à mettre fin aux soupçons sur les efforts nucléaires de Téhéran, qui assure que son programme est uniquement civil, mais que l'on soupçonne de vouloir se doter de l'arme atomique. L'Iran négocie avec le groupe des "5+1", qui réunit les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, France, Etats-Unis, Royaume-Uni et Russie) et l'Allemagne.

La semaine dernière, déjà à Genève, l'accord espéré s'était évanoui après trois jours d'intenses négociations, après notamment des objections de la France. Un nouvel échec renforcerait, dans chaque camp, les adversaires résolus d'un accord.

Risque d'un retour des conservateurs

Le président iranien Hassan Rohani, dont l'entrée en fonctions en août a redonné de l'élan aux discussions, risque de perdre le soutien du chef suprême de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, si son offensive de charme diplomatique envers l'Occident ne porte pas de fruits.

"Si Rohani n'arrive à rien, les conservateurs feront un retour puissant. Ils pourront plaider qu'il a échoué et qu'il faut en revenir aux vieilles politiques", explique l'analyste américain Trita Parsi.

L'absence d'accord, ou la conclusion d'un accord jugé trop complaisant envers l'Iran rendrait encore plus difficile la tâche du président américain Barack Obama, qui veut dissuader le Congrès de durcir encore les sanctions contre Téhéran.

Enrichissement de l'uranium

Israël, réputé disposer de l'arme atomique et qui refuse d'exclure un bombardement de l'Iran, accuse ce pays de ne négocier que pour gagner du temps, pendant que ses capacités nucléaires se renforcent.

Les promesses de l'Iran sur le caractère pacifique de son programme nucléaire contrastent, en tous cas, avec l'augmentation continue de ses capacités, notamment le nombre des centrifugeuses qui permettent d'enrichir l'uranium. Ces machines sont, en outre, de plus en plus efficaces.

Autre source d'inquiétude: le réacteur en cours de construction à Arak, qui est conçu pour fournir du plutonium - l'alternative à l'uranium hautement enrichi pour composer une bombe.

Accord "intérimaire" en discussion

Les discussions de cette semaine auront pour objet une entente appelée "intérimaire". En cas d'accord, l'Iran cesserait d'enrichir son uranium au taux dit "intermédiaire" de 20%, réduirait son stock d'uranium, et interromprait les travaux de construction d'Arak. En échange, Téhéran obtiendrait un début d'allègement des sanctions internationales qui étranglent son économie.

Selon un haut responsable américain, près de 100 milliards de dollars de revenus issus des ventes de pétrole iranien sont actuellement gelés dans des banques à travers le monde. La baisse des exportations de brut depuis 2011 coûterait en outre au pays, de même source, "jusqu'à cinq milliards de dollars par mois".

Pendant cette première phase de quelques mois, un accord définitif serait négocié, à l'issue duquel la taille du programme iranien serait réduite de façon permanente, et les sanctions annulées.

Optimisme prudent

Les diplomates et les analystes sont prudemment optimistes sur les chances d'obtenir un accord. Plusieurs pensent toutefois que d'autres réunions devront suivre celle de cette semaine avant une signature.

"Notre impression générale est qu'il y a une très bonne chance qu'il ne faut pas rater", a estimé samedi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Les Etats-Unis assurent eux aussi qu'un accord est "possible" cette semaine.

"Tant que nous n'aurons pas la certitude que l'Iran a renoncé à l'arme nucléaire, nous maintiendrons toutes nos exigences et les sanctions", a cependant insisté dimanche le président français François Hollande.

"Aucun accord ne sera atteint en cas de non respect des droits de la nation iranienne", a prévenu de son côté le vice-ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, qui dirige l'équipe des négociateurs iraniens à Genève. Et pour Téhéran, l'enrichissement d'uranium fait partie intégrante de ces droits.

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