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Nucléaire iranien: Téhéran soumettra d'"autres solutions"

Les divergences entre les Etats-Unis et l'Iran ne sont pas réglées, concernant le programme nucléaire iranien, malgré d'"intenses" tractations sur le nucléaire samedi à Genève.

31 mai 2015, 15:54
John Kerry et Mohammad Javad Zarif, samedi, à Genève.

Cette question d'un accès des inspecteurs internationaux aux bâtiments militaires est devenue l'un des principaux obstacles se dressant sur la route d'un accord final sur le programme nucléaire iranien avec la date butoir du 30 juin.

"Nous avons décidé de discuter d'autres solutions pour résoudre ce problème", a déclaré le ministre iranien des affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, cité par l'agence de presse Mehr après une entrevue de six heures avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry dans la cité de Calvin.

Négociations "à plein temps"

M. Zarif n'a pas précisé comment les négociateurs iraniens comptaient aplanir ce différend. "Nous avons décidé de travailler à plein temps pendant les trois ou quatre prochaines semaines pour voir s'il est possible ou non de parvenir à un accord".

Selon le numéro deux de la délégation iranienne, Abbas Araghchi, les discussions reprendront "la semaine prochaine à Vienne, au niveau des adjoints et des experts". Des médias iraniens ont avancé la date de jeudi pour ce retour à la table des négociations.

Après un accord provisoire conclu en novembre 2013 à Genève et un accord de principe signé le 2 avril à Lausanne, les parties ont jusqu'au 30 juin pour graver dans le marbre un texte complet et définitif.

Un diplomate américain a reconnu que le mois de juin allait être "très intense" avec une "escalade" de déclarations politiques. Il a aussi réaffirmé que Washington tenait à boucler un texte d'ici au 30 juin et "n'envisageait pas à l'heure actuelle de prolongation" des discussions. L'Iran et la France ont évoqué cette semaine la possibilité que les pourparlers débordent sur le début de juillet.

Six heures de discussions

MM. Kerry et Zarif ont passé six heures enfermés à l'Hôtel Intercontinental de Genève avec leurs délégations et la représentante européenne Helga Schmid. Ils ont eu une "discussion complète sur tous les sujets" relatifs au nucléaire, a sobrement commenté un haut responsable du département d'Etat.

"Nous sommes engagés à travailler pour réduire les différences et pour respecter le calendrier que nous avions fixé", c'est-à-dire trouver un accord final d'ici un mois, a-t-il ajouté.

"Toutes les questions ont été une nouvelle fois revues. Néanmoins, les divergences et les différences demeurent toujours", a de son côté affirmé Abbas Araghchi, cité par le site de la télévision d'Etat iranienne.

Refus clair des inspections

Avant même le début des discussions, M. Araghchi avait mis les choses au point: Téhéran refuse que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) mène des "inspections de ses sites militaires" et interroge ses scientifiques dans le cadre d'un éventuel règlement.

La question des inspections, visant à garantir le caractère civil et pacifique du programme iranien, est l'un des points les plus épineux des négociations. L'Iran exclut toute visite de ses installations militaires au nom de la protection de ses intérêts nationaux.

Il accepterait toutefois un "accès réglementé" pour des experts étrangers dans le cadre du protocole additionnel au Traité de non prolifération nucléaire (TNP). L'AIEA et la France ont insisté cette semaine sur la nécessité pour l'agence onusienne d'avoir accès à tous les sites, y compris militaires.

Rétablissement des sanctions

Parallèlement aux discussions de Genève, les six pays du groupe P5+1 se sont mis d'accord sur les conditions d'un rétablissement des sanctions de l'Onu si l'Iran ne respecte pas les conditions d'un futur accord, ont indiqué dimanche des responsables occidentaux.

Cette position commune entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne lève un obstacle majeur à la conclusion d'un accord avant la date butoir du 30 juin.

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