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Obama autorise des frappes aériennes ciblées en Irak

Afin de protéger la population et le personnel américain, Barack Obama a annoncé jeudi avoir autorisé des bombardements ciblés sur les jihadistes en Irak.

08 août 2014, 06:50
Displaced Iraqi Christians settle at St. Joseph Church in Irbil, northern Iraq, Thursday, Aug. 7, 2014. Late Wednesday, militants overran a cluster of predominantly Christian villages alongside the country's semi-autonomous Kurdish region, sending tens of thousands of civilians and Kurdish fighters fleeing from the area, several priests in northern Iraq said Thursday. (AP Photo/ Khalid Mohammed)

Le président Barack Obama a annoncé jeudi avoir autorisé des frappes aériennes ciblées dans le nord de l'Irak. L'objectif est de protéger le personnel américain et d'éviter un éventuel "génocide" perpétré par les jihadistes de l'Etat islamique.

"J'ai autorisé des frappes ciblées si nécessaire pour aider les forces irakiennes qui se battent pour (...) protéger les civils qui sont coincés", a déclaré M. Obama depuis la Maison Blanche. Un responsable américain a cependant indiqué peu après, sous couvert de l'anonymat, qu'aucune frappe n'avait encore eu lieu.

Sur place, dans le nord de l'Irak, des dizaines de milliers de chrétiens et de Yazidis ont été poussés à fuir face à l'avancée des extrémistes sunnites. Les Yazidis, une communauté kurdophone pré-islamique considérée par les jihadistes comme "adoratrice du diable", se sont retrouvés piégés, sans eau ni nourriture, dans les montagnes désertiques environnantes.

"Nous pouvons agir, de façon responsable et prudente, pour éviter un éventuel acte de génocide", a ajouté M. Obama. Si les jihadistes avancent vers Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan irakien, ils seront visés par les frappes, a-t-il mis en garde.

Selon un haut responsable de l'administration Obama, les Etats-Unis s'activent déjà pour aider militairement les Kurdes irakiens, rapporte Reuters. Les islamistes ne seraient plus qu'à une demi-heure de route d'Erbil.

Le vice-président américain Joe Biden s'est entretenu jeudi par téléphone avec Massoud Barzani, le président du Kurdistan irakien, a fait savoir de son côté la Maison Blanche. En première ligne depuis l'offensive lancée par les djihadistes début juin, les autorités kurdes irakiennes multipliaient les appels pour obtenir une assistance militaire des Etats-Unis.

Vivres parachutés

Le président américain, qui s'exprimait à la Maison Blanche à l'issue d'une réunion de son équipe de sécurité nationale, a confirmé qu'il avait également ordonné le parachutage de vivres aux populations menacées par l'avancée des extrémistes sunnites.

Les Etats-Unis ont parachuté jeudi de la nourriture et de l'eau à "des milliers d'Irakiens" à Sinjar, bastion de la minorité yazidie. Un responsable a affirmé que Washington procéderait à de nouveaux largages si nécessaire.

"Au cours des derniers jours, des femmes, des hommes et des enfants ont fui cette zone et des milliers, peut-être des dizaines de milliers d'entre eux, se cachent sur la montagne avec seulement leurs habits sur le dos. Ils sont sans nourriture, sans eau", a affirmé M. Obama. "Ils meurent de faim, les enfants meurent de soif."

"L'Amérique va aider"

"Nous sommes confrontés à une situation où des innocents pourraient être victimes de violences terribles. Les Etats-Unis nepeuvent détourner le regard", a-t-il poursuivi. "Cette semaine, un Irakien de la région a lancé un appel au monde, déplorant que personne ne vienne en aide (aux civils). Aujourd'hui, l'Amérique arrive pour aider", a-t-il ajouté.

M. Obama a cependant assuré qu'il ne laisserait pas les Etats-Unis se faire entraîner "dans une autre guerre en Irak", réaffirmant qu'il n'enverrait pas de troupes au sol, deux ans et demi après le retrait des soldats américains du pays. "Il n'y a pas de solution militaire américaine à la crise en Irak", a-t-il martelé.

Conseil "scandalisé"

Signe de la vaste mobilisation internationale, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est dit "scandalisé" par l'avancée des jihadistes, lors d'une réunion convoquée en urgence jeudi soir à New York.

Les 15 pays membres ont apporté leur soutien à Bagdad dans sa lutte contre l'Etat islamique et invité "la communauté internationale à soutenir le gouvernement et le peuple d'Irak et à faire tout ce qui est possible pour aider à soulager les souffrances de la population".

Selon le patriarche chaldéen Louis Sako, 100'000 chrétiens ont été poussés sur les routes "avec rien d'autre que leurs vêtements sur eux" après la prise de Qaraqosh et d'autres villes de la région de Mossoul (nord). A l'instar de Barack Obama, Mgr Sako a dit redouter un "génocide".

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