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Offensive imminente à Alep, enjeu décisif dans le conflit

L'armée syrienne massait jeudi d'importantes troupes autour d'Alep pour lancer une offensive majeure et en reprendre le contrôle.

26 juil. 2012, 19:07
Les rebelles syriens, réunis depuis plusieurs jours près d'Alep, ont lancé une offensive mardi.

La ville d'Alep est au coeur du conflit syrien. Les deux parties font tous les efforts pour sa maîtrise. L'armée réunissait ses troupes ce jeudi pour lancer une offensive majeure et en reprendre le contrôle. La métropole du Nord, en proie depuis une semaine à de violents combats, est devenue un enjeu décisif du conflit.

A Damas, où l'armée a reconquis la plupart des quartiers, des affrontements se poursuivaient, notamment dans le quartier Hajar al-Aswad, où sont regroupés les rebelles, après des violences dans le camp palestinien de Yarmouk au sud de la capitale syrienne.
 
Dans le nord du pays, les rebelles ont pris le contrôle d'Azaz, à quelques kilomètres de la frontière turque. La ville est en ruine après des semaines de combats. Jeudi, une cinquantaine de personnes, en majorité des civils, auraient à nouveau péri à travers le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
 
Renforts des deux côtés
 
A Alep, deuxième ville de Syrie et poumon économique resté de longs mois à l'écart des violences qui ont fait plus de 19'000 morts depuis mars 2011, se joue une bataille décisive et les troupes préparent une offensive imminente.
 
"Les forces spéciales se sont déployées mercredi et jeudi sur le flanc est de la ville et d'autres troupes sont arrivées en vue de participer à une contre-offensive généralisée vendredi ou samedi" à Alep, où les rebelles contrôlent certains quartiers, a indiqué une source de sécurité.
 
Dans le même temps, 1500 à 2000 rebelles sont arrivés de l'extérieur pour prêter main-forte à quelque 2000 de leurs camarades, a ajouté cette source, selon laquelle les insurgés se trouvent surtout dans les quartiers périphériques du sud et de l'est et tiennent les routes menant à l'aéroport.
 
"Si Alep tombe..."
 
Si Alep tombe, "le régime est fini et les deux adversaires le savent", a estimé mercredi Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH. Le journal "Al-Watan", proche du régime, titrait jeudi: "Alep, la mère des batailles".
 
Selon un correspondant de l'AFP, les combattants de l'Armée syrienne libre (ASL) se sont emparé mercredi du commissariat du quartier Chaar, arrêtant des policiers, en blessant certains et en tuant d'autres.
 
L'UNESCO a fait part de son inquiétude. Sa directrice générale Irina Bokova a demandé à "toutes les parties impliquées dans le conflit" en Syrie d'"assurer la protection de l'héritage culturel exceptionnel" d'Alep.
 
Avec la recrudescence des violences, la crise humanitaire s'est considérablement aggravée ces "quatre ou cinq derniers jours", ont affirmé des experts de l'Union européenne. Le nombre de réfugiés entrant en Jordanie est passé cette semaine à 1300 par jour, contre 400 à 500 il y a quelques semaines.
 
Activisme saoudien
 
Sur le plan diplomatique, l'Arabie saoudite, qui soutient l'opposition, va proposer dans les prochains jours à l'Assemblée générale de l'ONU une résolution qui fera référence à la menace de Damas d'utiliser ses armes chimiques, selon l'ambassadeur saoudien à l'ONU.
 
Cette initiative fait suite à l'échec jeudi dernier d'une résolution occidentale menaçant Damas de sanctions, à la suite des veto russe et chinois.
 
Le patron de l'ONU Ban Ki-moon a dénoncé un "carnage" en Syrie et fustigé la communauté internationale pour ne pas protéger les civils, lors d'une visite à Srebrenica (Bosnie), où il a déploré l'échec de l'ONU à empêcher le génocide commis en 1995.
 
Sur le plan politique, le général dissident Manaf Tlass a dit préparer une feuille de route pour une sortie de crise impliquant d'"honnêtes" gens au sein du régime mais sans M. Assad, dans un entretien au quotidien arabe "Asharq Al-Awsat".
 
Par ailleurs, Israël a renforcé la sécurité le long de sa ligne d'armistice avec la Syrie, "de peur que des réfugiés ne tentent de la franchir", a indiqué une source de sécurité.
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