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ONU: plus d’1% de la population mondiale est réfugiée ou déplacée

En 2019, le nombre de réfugiés et de déplacés dans le monde a atteint un nouveau record. Il s’est établi à 79,5 millions de personnes, dont 30 à 34 millions sont des enfants. Une personne sur six est liée au conflit syrien.L’ONU redoute l’effet du Covid.

18 juin 2020, 07:30
Le Haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés Filippo Grandi est inquiet de l'effet du coronavirus sur une possible augmentation des réfugiés et des déplacés en raison de la pandémie.

Le nombre de réfugiés et de déplacés internes dans le monde en raison de violences a à nouveau atteint un record en 2019. Il s’est établi à 79,5 millions, soit 1 personne sur 97, a annoncé jeudi à Genève le HCR. L’agence onusienne redoute désormais l’effet du Covid.

L’année dernière, plus de 10 millions de personnes supplémentaires ont été contraintes de fuir. Une «raison pour être très inquiets», a admis à la presse le Haut commissaire pour les réfugiés Filippo Grandi.

Problème, les réfugiés et déplacés «sont de moins en moins nombreux» à pouvoir retrouver leur pays, affirme son agence onusienne qui appelle les Etats à faire davantage pour les protéger. Il y a une trentaine d’années, 1,5 million de personnes arrivaient chaque année à revenir chez elles. Ce chiffre est désormais inférieur à 390’000, déplore le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) à deux jours de la Journée mondiale du réfugié.

 

 

M. Grandi appelle à une attitude innovante et «davantage accueillante à l’égard de ceux qui fuient», de même qu’à «un effort résolu pour mettre fin aux conflits». Parmi ces personnes, plus de 45 millions sont des déplacés internes et le reste des réfugiés.

Il y a quelques semaines, l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC), établi aussi à Genève, avait même de son côté donné un chiffre de plus de 50 millions de déplacés internes en 2019. Il prend en compte certaines composantes qui ne se trouvent pas dans les chiffres du HCR, selon M. Grandi.

1 personne sur 6 liée au conflit syrien

Sur les 79,5 millions de personnes en déplacement dans le monde, 30 à 34 millions sont des enfants, ajoutent aussi les estimations. En revanche, la part des plus de 60 ans parmi les déplacés, à 4%, est inférieure à celle qui est la leur, à 12%, dans la population mondiale.

L’augmentation très importante observée en 2019 était liée à de nouvelles détériorations en République démocratique du Congo (RDC), au Sahel et au Yémen. Ou encore en Syrie dont le conflit a provoqué un déplacement sur six avec 13,2 millions de personnes. Autre situation préoccupante, beaucoup de Vénézuéliens ne sont pas enregistrés comme réfugiés ou demandeurs d’asile alors qu’ils ont besoin d’une protection internationale.

 

 

Quatre personnes sur cinq se trouvent dans des pays affectés par une insécurité alimentaire ou une malnutrition aiguë. Plus de trois quarts font face à des conflits qui durent. Et près de 69% viennent de Syrie, d’Afghanistan, du Venezuela, du Soudan du Sud et de Birmanie. En dix ans, les déplacements forcés ont quasiment doublé. Environ 85% des réfugiés sont eux dans un pays en développement, souvent proche du leur.

Ces données portaient sur la situation avant le Covid pour lequel M. Grandi relève que seuls 1200 personnes parmi les populations qui préoccupent le HCR ont été testées positives. Des augmentations de déplacements, notamment vers l’Europe, ont été observées sur les six premiers mois de cette année. Pas toujours en lien avec la pandémie mais notamment avec la situation en Libye.

 

 

S’il est encore difficile d’évaluer l’effet du coronavirus, M. Grandi dit que les restrictions ont limité les déplacements. Mais il est convaincu qu’ils s’étendront avec la combinaison de l’impact économique de la crise et de l’absence de solution face à certains conflits.

Inquiet de discriminations avec le Covid

De même, cette situation pourrait avoir un effet sur les discriminations à l’égard des réfugiés dans les pays d’accueil. Au début de la crise, «nous n’avons pas vu une augmentation importante par rapport à la stigmatisation habituelle», ajoute M. Grandi.

 

 

Mais récemment, plusieurs réfugiés qui habitent hors de camps ont demandé à être accueillis sur ces sites, alors que le HCR est habituellement favorable à ce qu’ils soient associés le plus possible aux communautés d’accueil. «Je suis très inquiet», explique M. Grandi.

Des dizaines de milliers de personnes sont aussi bloquées aux frontières. M. Grandi redoute un effet sur leur possibilité de demander l’asile. «Malgré le Covid, les populations continuent à se déplacer», dit le Haut commissaire.

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