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Opérations spéciales: le gouvernement libyen accuse Paris de violation de territoire

Après l'annonce du décès de trois militaires français qui effectuaient une mission secrète en Libye, Paris est accusé par le gouvernement libyen de violation de territoire. Des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes de Libye.

21 juil. 2016, 07:17
La France mène des opérations clandestines en Libye. (Illustration)

Le gouvernement libyen d'union nationale (GNA) a accusé mercredi la France de "violation" de son territoire. L'annonce par Paris de la mort de trois de ses militaires dans ce pays confirme pour la première fois la présence de soldats français en Libye.

La présence française est "une violation du territoire libyen", a déclaré le GNA dans un message sur son compte Facebook. Il estime que rien ne "justifie une intervention" étrangère sans qu'il en soit informé. Il s'est dit "mécontent de l'annonce du gouvernement français concernant la présence française dans l'est de la Libye".

Des centaines de personnes ont manifesté mercredi dans plusieurs villes de Libye pour protester contre la présence militaire française. Des rassemblements ont notamment été organisés dans la capitale Tripoli mais aussi à Misrata (à 200 km à l'est de Tripoli), selon un photographe de l'AFP et une télévision libyenne.

"Instabilité dangereuse"

Mercredi matin, Paris a annoncé que trois soldats français étaient morts en Libye.

"La Libye connaît une instabilité dangereuse. Et en ce moment même, nous menons des opérations périlleuses de renseignement" dans ce pays, a déclaré le président François Hollande. "Trois de nos soldats qui étaient justement dans ces opérations viennent de perdre la vie dans le cadre d'un accident d'hélicoptère", a-t-il dit.

Selon des sources libyennes, l'appareil aurait été pris pour cible dimanche par des islamistes équipés de systèmes sol-air portatifs de type SA-7. Les militaires français ont "probablement été visés par des groupes islamistes dans le secteur de Magroun, à environ 65 kilomètres à l'ouest de Benghazi" (est), a déclaré un commandant relevant des forces du général Khalifa Haftar, basé dans l'est de la Libye.

Milices armées

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est livrée aux milices armées et minée par des luttes de pouvoir et des violences qui ont favorisé la montée en puissance des djihadistes de l'EI.

Les Européens s'inquiètent de cette menace directe au sud de la Méditerranée, même si l'EI est sous la pression des forces du gouvernement d'union nationale dans son fief de Syrte (centre-nord).

Le groupe, qui cherche à étendre son influence au-delà de la Syrie et de l'Irak, où il est sur la défensive, compterait 1000 à 1500 combattants en Libye, selon une source sécuritaire française, soit beaucoup moins que les 3000 à 5000 évoqués jusqu'ici.

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