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Oscar Pistorius écope de cinq ans de prison

La sentence est tombée ce mardi à Pretoria en Afrique du Sud. Après huit mois d'un procès fleuve, l'ex-champion paralympique Oscar Pistorius, coupable d'avoir tué sa petite amie en 2013, est condamné ce mardi à cinq ans de prison. Il écope également de 3 ans avec sursis pour usage d'arme à feu.

21 oct. 2014, 12:12
Après sept mois d'un procès fleuve qui a passionné l'Afrique du Sud et le monde, Oscar Pistorius, le champion paralympique reconnu coupable d'avoir tué sa petite amie en 2013, saura mardi s'il est condamné à la prison, et pour combien de temps.

Le champion paralympique Oscar Pistorius a été condamné mardi à cinq ans de prison ferme pour avoir tué sa petite amie Reeva Steenkamp en 2013, à l'issue d'un retentissant procès de presque huit mois. L'athlète de 27 ans a été conduit immédiatement en prison à la fin de l'audience.

L'accusé "est condamné à une peine maximum de cinq ans de prison", a déclaré la juge Thokozile Masipa, qui en septembre avait reconnu l'ancien champion coupable d'homicide involontaire pour avoir tué son amie de quatre balles, en pleine nuit de la Saint-Valentin 2013. Le parquet avait requis dix ans de prison vendredi dernier et hésitait mardi à faire appel.

La juge a aussi condamné Oscar Pistorius à trois ans de prison avec sursis pour un fait distinct d'utilisation d'arme à feu pour laquelle il a été déclaré coupable. Après l'énoncé du verdict, le jeune homme a été conduit à la prison de Kgosi Mampuru à Pretoria.

La peine de cinq ans semblait faire l'unanimité. "Nous acceptons le jugement", a déclaré Arnold Pistorius, l'oncle du sportif, au nom de la famille: "Oscar saisira cette opportunité pour payer sa dette à la société."

A la sortie de la famille de Reeva, on a pu voir, pour la première fois depuis longtemps, un sourire sur le visage de June Steenkamp, la mère de la victime. "Ils pensent que c'est correct, ils sont satisfaits du verdict", a déclaré l'avocat des parents.

Permettre à la famille d'avancer

"J'espère que cette sentence permettra une sorte de conclusion pour la famille, qu'elle leur permettra d'avancer dans leur vie", avait dit la juge avant de prononcer la peine. En septembre, la famille Steenkamp avait été choquée du verdict d'homicide involontaire rendu par la magistrate. Nombre de juristes, qui s'attendaient à un verdict de meurtre, avaient également critiqué cette décision.

La magistrate est arrivée à sa conclusion après avoir pris en compte tous les éléments, la gravité de la faute, mais également la personnalité et le handicap de l'accusé. "Une peine non carcérale enverrait un mauvais message à la société, mais par ailleurs, une longue peine d'incarcération ne serait pas appropriée non plus", a-t-elle dit dans ses attendus.

Bien qu'elle ait considéré, dans son verdict, que l'accusation n'avait pas réussi à prouver l'intention homicide, elle a considéré la gravité des faits. "Il savait que les toilettes étaient un espace réduit et qu'il n'y avait aucun moyen de s'échapper pour la personne derrière la porte", a-t-elle dit.

M. Pistorius a tiré quatre fois à hauteur d'homme à travers la porte fermée de ses toilettes, et a toujours affirmé qu'il croyait tirer sur un cambrioleur introduit en pleine nuit dans sa maison.

Arguments de vulnérabilité rejetés

La juge a clairement rejeté les arguments de la défense sur la vulnérabilité de l'accusé, et sur l'impossibilité d'emprisonner un homme amputé des deux jambes. "Je me suis senti mal à l'aise", a-t-elle dit, "en voyant défiler les témoins qui mettaient l'accent sur la vulnérabilité de l'accusé (...) qui a également d'excellentes capacités d'adaptation".

Les prisons sud-africaines, a-t-elle dit, sont en mesure de recevoir Oscar Pistorius, "un double amputé qui a besoin de soins psychologiques". Elle a notamment rejeté sans ménagement le témoignage d'une experte citée par la défense, une fonctionnaire des services de probation, Annette Vergeer, qui était venue décrire les conditions déplorables des prisons.

Elle a en revanche retenu comme valable le témoignage de Joel Modise, un haut fonctionnaire des services pénitentiaires, venu décrire les quartiers particuliers où peuvent être admis les handicapés. "Il n'y a aucune raison de penser (que Pistorius) va être obligé d'interrompre un traitement en cours ou d'interrompre ses consultations avec sa psychologue", a dit la juge.

Pas de Jeux paralympiques en 2016

Elle a également tenu compte des arguments du parquet, qui avait mis en garde contre une réaction de la société en cas de sentence trop clémente. La juge a cependant accepté comme circonstances atténuantes le comportement de l'accusé juste après le drame, lorsque Oscar Pistorius a clairement tenté de ranimer sa victime et s'est montré effondré par son geste.

La magistrate a également noté que le champion avait tenté de présenter des excuses en privé à la famille Steenkamp avant le procès, mais qu'il n'avait pas été autorisé à le faire.

L'une des avocates de M. Pistorius, Roxanne Adams, a estimé que le jeune homme pourrait passer dix mois derrière les barreaux avant d'être libéré et placé aux arrêts domiciliaires.

Par ailleurs, le Comité paralympique international (CPI) a fait savoir que le sportif, même s'il sortait de prison avant les cinq ans, ne pourrait pas participer aux prochains jeux Olympiques de Rio en 2016.

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