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Oscar Pistorius ressort libre du tribunal

Oscar Pistorius a été libéré ce vendredi sous caution contrairement à l'avis des procureurs. L'athlète paralympique est accusé d'avoir tué sa femme le jour de la St Valentin.

22 févr. 2013, 18:47
epa03593173 South African paralympian Oscar Pistorius stands in the dock at the Pretoria Magistrate's court, South Africa 21 February 2013. Pistorius is undergoing a bail hearing and is accused of murdering his girlfriend Reeva Steenkamp on Valentine's Day. Pistorius has not formally pleaded yet, but has denied the murder allegation in an affidavit.  EPA/TJ LEMON

 

Le champion handisport sud-africain Oscar Pistorius, inculpé pour le meurtre de sa petite amie au matin du 14 février, est sorti libre du tribunal vendredi. Son avocat a arraché une libération sous caution considérée par ses proches comme une première victoire.
 
"Je suis arrivé à la conclusion que l'accusé a présenté un dossier qui permet sa libération sous caution", avait auparavant déclaré le juge Desmond Nair, devant le tribunal d'instance de Pretoria, la ville du drame. Mais l'athlète n'a pas le droit de quitter le pays, ce qui lui interdit de s'aligner dans des compétitions à l'étranger.
 
Le juge a retenu le fait qu'Oscar Pistorius ne risquait pas de fuir à l'étranger, compte tenu de sa notoriété, et compte tenu du fait qu'il ne pourrait qu'y mener une vie de fugitif. La caution a été fixée à 1 million de rands (105'00 francs).
 
Interdit d'aéroport
 
Interdit de pénétrer dans le hall des départs d'un aéroport international où dans tout point d'où il pourrait quitter l'Afrique du Sud, l'athlète devra aussi rendre ses armes et son passeport, et pointer au commissariat de Brooklyn - un quartier aisé de Pretoria - entre 7 heures et 13 heures les lundis et vendredis. Il n'a pas non plus le droit de boire d'alcool.
 
L'annonce du magistrat a été accueillie par un "yes!" sonore d'amis d'Oscar Pistorius, avant que l'athlète ne quitte la salle, pris de sanglots. Ses proches se sont ensuite étreints et ont formé un cercle, visiblement pour prier. Des membres de la famille de Reeva Steenkamp, la victime, sont restés interdits.
 
Pour expliquer sa décision, le juge Desmond Nair a pesé le pour et le contre pendant près de deux heures, reprenant un à un les arguments de la défense et de l'accusation. Pendant son très long monologue, le magistrat a semblé tour à tour retenir les arguments des deux parties.
 
L'enquête se poursuit
 
"La défense n'a pas réussi à démontrer devant cette cour qu'il y avait des faiblesses dans le dossier du Parquet", a-t-il dit notamment, avant d'ajouter aussitôt: "Pareillement, le parquet n'a pas non plus démontré que le dossier contre l'accusé était assez fort et incontestable pour (que Pistorius ait des raisons) de fuir ou d'échapper à son procès".
 
Desmond Nair est longuement revenu sur les tendances violentes de l'athlète, dont il a beaucoup été question pendant les quatre jours d'audience, avant de regretter que l'accusation n'ait pas apporté "de preuves suffisantes pour établir des faits".
 
Rendant sa décision huit jours après le crime, le juge a aussi remarqué que l'enquête n'en était encore qu'à ses débuts. Le procès a été fixé au 4 juin, mais il ne pourrait s'agir que d'une audience préliminaire.
 
Oscar Pistorius, 26 ans, affirme qu'il a tué son amie Reeva Steenkamp par erreur, pris de panique après l'avoir prise pour un cambrioleur caché dans les toilettes. La victime, qu'il fréquentait depuis novembre, était un mannequin assez connu en Afrique du Sud. Elle avait 29 ans.
 
La défense fustige les lacunes du dossier
 
L'avocat de la défense Barry Roux s'est employé pendant les quatre jours d'audience à discréditer le sérieux de l'enquête pour affirmer que l'accusation n'était pas fondée.
 
Il a cependant reconnu vendredi que son client risquait d'être condamné pour homicide volontaire, car il a tiré à quatre reprises à travers la porte des toilettes, alors qu'il n'était pas clairement en position de légitime défense. Ce chef d'accusation est passible de quinze ans de prison en Afrique du Sud.
 
"Ce que le Parquet ignore peut-être (...), c'est qu'il n'avait pas l'intention de tuer Reeva", a toutefois insisté l'avocat. Le ministère public a évoqué la préméditation. Quant au procureur, qui croit que Pistorius a tué son amie de sang froid, il a regretté notamment que l'accusé n'ait pas pris la mesure de son crime.
 
"Je n'ai pas entendu: 'J'admets que j'ai causé une mort illégalement'", a-t-il lancé, estimant que les pleurs de Pistorius depuis mardi au tribunal relevaient plus de l'apitoiement sur lui-même que du remords.
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