Le Canada a rendu un dernier hommage au soldat tombé sous les balles d'un tueur à Ottawa. Un attentat qui a avivé les craintes de terrorisme rampant dans un pays membre de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique.
Précédé par son régiment en tenue d'apparat et au son des cornemuses, le cercueil du caporal Nathan Cirillo a lentement cheminé mardi dans les rues d'Hamilton, sa ville d'origine sur les bords du Lac Ontario.
Salué tout au long du parcours par les habitants et les policiers au garde à vous, le cercueil, juché sur un affût de canon tiré par un blindé léger, était recouvert du drapeau canadien, la feuille d'érable rouge sur fond blanc.
Le Premier ministre Stephen Harper et les principaux responsables politiques canadiens entouraient la famille de Nathan Cirillo, qui était père d'un petit garçon, dans une cathédrale trop petite pour accueillir le public.
"Parmi les nôtres, deux personnes ont fait le sacrifice ultime. Et nous nous devons maintenant de célébrer leur vie et de pleurer leur mort", a indiqué dans un message David Johnston, gouverneur général du Canada et représentant de la reine Elisabeth II.
Tireur abattu
Le caporal de 24 ans a été tué mercredi dernier dans l'attaque du Parlement menée par Michael Zehaf-Bibeau, abattu ensuite par les policiers.
Deux jours plus tôt, c'est l'adjudant Patrice Vincent, 53 ans, qui avait été écrasé à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, par la voiture de Martin Rouleau-Couture, un apprenti jihadiste à qui le Canada avait confisqué le passeport en juillet alors qu'il allait s'envoler pour la Turquie. Lui aussi avait été abattu quelques minutes plus tard par les forces de l'ordre.
En l'espace de 48 heures, le Canada a été plongé dans l'horreur d'attaques ciblées sur des militaires. Au même moment des avions de chasse s'envolaient pour se joindre aux forces de la coalition internationale et bombarder les positions du groupe Etat islamique (EI) au nord de l'Irak.
Les enquêteurs dans les deux attaques privilégient la piste terroriste. Même si dans le cas du tueur d'Ottawa et en fonction de son parcours, les motifs semblent plus proches d'un déséquilibré que d'un individu appartenant à un réseau islamiste.