Le 30 janvier dernier, l'assemblée du canton de Sarajevo a adopté une décision d'une portée politiquement limitée, mais symboliquement très forte. A l'unanimité, les députés ont voté un amendement mettant sur le même plan les représentants des nationalités "constitutives" du pays, et les simples citoyens.
Cette décision marque une rupture avec la logique communautaire qui caractérise la Bosnie-Herzégovine depuis la signature des Accords de paix de Dayton, en 1995, qui ont mis un terme à la guerre de 1992-1995.
Prévenir de nouveaux affrontements
Durant ces trois ans, les combats ont mis aux prises les trois communautés les plus importantes du pays: les Bosniaques (à majorité musulmane), qui représentaient 39% de la population, les Serbes (à majorité orthodoxe), 32%, et les Croates (à majorité catholique), 18 pour cent. Afin de prévenir de nouveaux affrontements, les accords de paix établissaient un système d'équilibres et de contre-pouvoirs entre ces trois communautés. Celles-ci se...