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Pakistan: 141 morts dans la pire attaque terroriste dans l'histoire de pays

L'attaque de l'école de Peshawar par des talibans pakistanais a tué au moins 141 personnes, dont une centaine d'élèves. Après sept heures de combats, l'armée a tué les six assaillants.

16 déc. 2014, 18:38
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Les talibans pakistanais ont perpétré mardi l'une de leurs attaques les plus sanglantes en visant une école fréquentée par des enfants de soldats, tuant au moins 141 personnes dont une centaine d'élèves. Des affrontements avec l'armée ont fait rage sept heures durant au sein même de l'établissement.

L'armée a mis fin en fin d'après-midi à l'opération après sept heures de combats contre six assaillants envoyés par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP). Selon les forces armées, 141 personnes, dont 132 enfants, ont été tuées. Le porte-parole de l'armée, Asim Bajwa, a précisé que 124 autres personnes, dont 121 enfants, ont été blessés.

C'est l'attaque la plus meurtrière dans le pays depuis octobre 2007 et un attentat à Karachi qui avait fait 139 morts lors du retour au pays de l'ancienne première ministre Benazir Bhutto.

Mardi, l'offensive a débuté vers 10h30 locales (06h30 en Suisse) lorsque six talibans déguisés en militaires ont pris d'assaut l'école, située dans les faubourgs de la ville et à la lisière des zones tribales. Près de 500 élèves, la plupart âgés de 10 à 20 ans, étaient alors présents.

Rapide intervention de l'armée

"Nous avons mené cette attaque après une enquête qui a indiqué que les enfants de plusieurs haut responsables de l'armée étudient dans cette école", a expliqué Muhammad Khurasani, un porte-parole du TTP. Selon des témoins, les assaillants sont passés de classe en classe pour abattre les enfants, et au moins un a fait exploser la bombe qu'il portait sur lui.

"Un médecin militaire nous donnait un cours sur l'aide de première urgence lorsque les assaillants sont arrivés par l'arrière de l'école et ont commencé à tirer", a raconté un élève rescapé.

"Nos professeurs ont verrouillé la porte et nous nous sommes tous couchés sur le sol mais les militants ont défoncé la porte. Ils ont d'abord tiré en l'air puis ont tiré sur les élèves, avant de s'en aller brusquement."

L'armée, très présente dans cette ville régulièrement visée par les rebelles, est rapidement intervenue. Au fil de l'après-midi, elle annonçait la progression de ses troupes à mesure que les talibans étaient tués par les forces de l'ordre ou se faisaient exploser en actionnant les vestes qu'ils portaient sur eux.

Pacte avec Washington dénoncé

Les militaires pakistanais ont précisé que les forces spéciales avaient pu libérer dans un premier temps de nombreux otages, puis encore deux enfants et deux membres du personnel cinq heures après le début de l'attaque.

Le TTP avait dès le début de l'attaque indiqué qu'il s'agissait d'une "réponse à l'offensive Zarb-e-Azb, à la vague d'assassinats perpétrée contre les talibans et au harcèlement de leurs proches", selon leur porte-parole Muhammad Khurasani.

L'armée mène depuis juin dernier cette opération contre le TTP et ses alliés dans plusieurs zones tribales, dont son principal refuge du Waziristan du Nord, le long de la frontière afghane. Le TTP a déclaré la "guerre sainte" au gouvernement pakistanais pour dénoncer son alliance avec les Etats-Unis scellée après les attentats du 11 septembre 2001.

"Tragédie nationale"

Dénonçant cette "tragédie nationale" provoquée par des "sauvages", le premier ministre Nawaz Sharif a décidé de se rendre sur place, une chose rare dans ce pays habitué aux attaques rebelles.

Washington a condamné cette "horrible attaque" et le président Barack Obama a promis de continuer à soutenir les efforts d'Islamabad "dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme". Le premier ministre indien Narendra Modi a dénoncé "un acte insensé d'une brutalité inqualifiable".

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a condamné fermement l'attaque, tout comme le président la Confédération Didier Burkhalter, qui a fait envoyer une lettre de condoléances aux autorités pakistanaises.

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